Je viens de retrouver ce texte et vous le livre, ce qui est lu par Nicole est en bleu.
Maintenant, nous allons voir mon "frère" et mon amie/belle-soeur aussi souvent que possible dans l'Aveyron où ils coulent une retraite très active, et le plaisir de se voir, de se parler, de se confier est toujours aussi intense.
"Quand
mon frère de cœur m’a demandé d’être le témoin de son mariage avec l’enfin élue
(tu te cachais bien Josiane, et il a mis du temps à te trouver..), j’ai pensé
« Hou la la, il va falloir que j’assure ! ».
Et
comme le grand homme, même dans les circonstances les plus particulières, a
toujours le regard, et –si j’ose cette image-
l’oreille ironiques, j’ai appelé en urgence son autre sœur, et c’est à 2
que nous allons tenter de vous parler de notre Chevalier à nous.
Pas
facile de percer la cuirasse d’un Chevalier, et c’est par toi, Guylaine, que
j’ai été adoubée il y a plus de 20 ans.
G
Tu te souviens de
la première fois où on l’a vu ?
Si, rappelle- toi,
il y avait une réunion sur le projet de stockage de déchets radioactifs, il y
avait plein de gens que l’on ne connaissait pas encore, et il y avait un grand
échalas aux cheveux longs qui portait une salopette à la Coluche, les kilos en
moins, et des moustaches à rendre jaloux Dali.
Il avait une
grosse voix, il prenait la parole souvent, et tout le monde l’écoutait.
N
Ah non ! Pas tout le monde ! Et sûrement
pas les
Ginette, les Ginette ne l’écoutent pas elles le badent.
Bravo
Josiane, tu es la seule à être devenue sa Ginette.
G
Oui.
Ah, et puis j’ai
été sa secrétaire aussi !
N
Pas payée : Sarko n’était pas encore venu nous
expliquer que si on travaillait plus, c’était pour gagner plus.
G
Ca c’est bien vrai !
J’ai ouvert 3 ans de courrier, il y avait des lettres où l’on pouvait encore
lire quelque chose, celles qui n’étaient pas restées trop longtemps par terre
dans le petit jardin. Il y avait des
factures que je ne devais ouvrir sous aucun prétexte. Des feuilles de maladie à
faire rembourser même si certaines dataient tellement que les prescripteurs
étaient morts depuis longtemps !
Il y avait son
chat, Terton, qui me tenait compagnie.
De temps en temps,
grand seigneur, il emmenait sa secrétaire dans l’Aveyron pour l’aérer
un peu, mais, contrairement à toi Josiane, en tout bien tout honneur et
sans obligation de travail.
Le privilège des
sœurs c’est de pouvoir rester les doigts de pieds en éventail au bord du
Tarn !
Et puis on
rentrait à Istres, on retrouvait Nicole et on repartageait des moments de
lutte.
Nous implorions
l’artiste pour qu’il nous créé des logos et des affiches en tous genres pour
illustrer nos manifestations pour Amnesty.
N
Et rue
des messages, toujours une longue succession de rires, de leçons
d’antiquités, de matchs de foot (à la TV, faut pas exagérer, c’est du
sport !), de manifs, de mots croisés piqués à Jean, de discussions
musclées (on bloque les lycées ou on ne les bloque pas ?), de toiture à
refaire, de notes à rentrer dans l’ordinateur…
Bref,
de tout ce qui fait la vie d’une famille. Y compris les petits déj au tout petit matin quand tu débarquais au
saut du lit pour regarder Jean manger sa choucroute.
G
Et à propos de
famille, il fait aussi partie de celle de Joan, qui lui voue une affection
toute particulière.
Alors de luttes en
luttes, il y a eu 2003, un mois de grève, qui ne nous a rien apporté, sauf à
toi Daniel, qui y a rencontré Josiane.
N
A partir de là, j’ai pu dormir un peu plus tard le
matin. Un grand merci à toi, Josiane.
Petit
rappel historique : au Moyen Age, au moment du tournoi, le Chevalier
présentait sa lance à sa reine, et elle y attachait son mouchoir.
Les
temps ont changés, les armes aussi, mais le rituel est resté.
Aujourd’hui,
pour lui rendre hommage, Daniel a présenté sa bétonnière à Josiane, et elle y a
attaché des pansements pour soigner ses mains.
G
Aujourd’hui c’est
jour de repos pour Josiane, profites-en, ça ne durera pas.
N: Et nous les sœurs, G: en même temps qu’une belle sœur, N et G: nous accueillons une amie."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire