Monsieur,
Il y a 8
mois, le 1er mai 2017, je suis partie à la retraite après 39 ans et
2 mois de bons et loyaux services rendus au Crédit Lyonnais, devenu LCL.
Mon
dernier salaire net (puisque c’est avec le net que je vis) était de 1 650€.
Quand je
dis ce chiffre, on me regarde souvent avec des yeux ronds. Beaucoup pensent
encore que les employé.e.s de banque sont favorisés, et que l’ancienneté compte
dans leur salaire…
J’étais
syndiquée, et je n’ai pas choisi le « bon » syndicat, celui qui
aurait « facilité mon avancement », et les 3 évolutions de
coefficient que j’ai eues au cours de ma carrière sont dues : 1) à ma
réussite au Brevet de Banque en 1981 – 2) à un passage en commission paritaire
en 1996 – 3) à une négociation entre mon Délégué Syndical National et vous il y a quelques années.
C’est-à-dire que si je n’avais pas choisi de me former,
puis de « ruer dans les brancards » à plusieurs reprises, mon dernier
salaire, déjà minime, serait carrément ridicule.
Et
pourtant je n’ai jamais démérité. J’ai toujours eu des évaluations positives.
Je n’ai jamais rechigné à prendre des responsabilités qui n’étaient pas de mon
ressort quand je devais remplacer au pied levé un ou une absent.e. Je n’ai jamais eu de remarque négative sur mon
travail.
Les
dernières années de ma « carrière », observant la dégradation du
métier, j’ai choisi de militer activement et j’ai eu divers mandats (CE – CCE –
DP – DS – CHSCT – Commission de Recours). J’ai choisi de
militer par conviction et non par intérêt…
J’ajoute que je suis conseillère Prud’homale depuis 2008,
et qu’à ce titre, lorsque j’ai été présidente de section au Conseil de
Prud’hommes d’Aix en Provence, j’ai été déclarée permanente par le responsable
local des Relations Sociales
Bizarrement,
les militants d’autres organisations syndicales ont eu une évolution de
carrière différente… Mais moi j’ai toujours pu me regarder dans une glace…
J’estime
avoir fait l’objet d’une DISCRIMINATION manifeste.
A ce jour,
après mûre réflexion, et encore plus motivée par le fait que vous avez
totalement ignoré mes courriers précédents, je prépare mon dossier en discrimination
et je vais saisir le Conseil de Prud’hommes dans les semaines qui viennent.
Je pense
que vous connaissez la « méthode Clerc », qui permet de prouver sans
aucune équivoque la discrimination entre salariés d’une même entreprise. C’est
donc celle que je vais utiliser pour ma défense.
D’autre
part :
- voyant à quelle vitesse se dégrade le métier d’employé.e
de banque
- entendant le mécontentement des usagers (obligés et
captifs) des banques
- ayant pu comparer la rémunération versée aux actionnaires
à celle des employé.es qui s’abiment à la tâche (et qui quelquefois y laissent
leur santé ou leur vie)
- consciente de l’aveuglement des dirigeants qui nient la
dégradation des conditions de travail
J’envisage donc de faire paraître une lettre ouverte sur la
situation des salariés de la banque (ceux du bas de l’échelle), en 2017/2018.
Bien sûr aucun nom n’y serait évoqué, mais je la signerai
de mon nom car j’assume mes écrits, et la ferais paraître dans tous les média qui l’accepteront.
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