30 déc. 2012

Moment balinais

Un souvenir qui me revient à l'esprit.

"C’était le premier matin où nous nous étions réveillés à Ubud.
La veille il avait plu tout l’après-midi, la pluie avait laissé une douce fraîcheur.
Nous sommes partis à la découverte de cette ville tant racontée.
La sérénité du lieu nous a enveloppés.
Malgré le monde, les chauffeurs qui proposent leurs services, rien ne transperce ce voile de sérénité.
Juste après le « Lotus Garden », nous avons pris l’allée à gauche, comme Michel nous l’avait conseillé.
Dès le début de l’allée, des carrés de 50cm de côté portent des inscriptions, des noms de couples, des dates.
Tu m’as dit : "Michel m’a dit que Jimmy Hendrix avait laissé son nom sur un de ces carrés".
Je ne suis pas particulièrement fan de Jimmy Hendrix, mais je voulais quand-même voir « son carré », et puis je pensais que d’autres personnes connues avaient pu en faire autant.
Je regardais le sol tout le long de ce chemin, notant mentalement les prénoms bizarres, essayant de deviner leur nationalité, imaginant à quoi ressemblaient les couples qui avaient tenu à immortaliser leur union, peut-être fugace, à cet endroit.
Je regardais aussi autour, ayant le temps de m’arrêter chaque fois que tu prenais des photos.
Il y avait des chambres d’hôtes aux cours calmes.
Des chats sans queue, comme tous les chats indonésiens.
Des petites boutiques minuscules.
Nous avancions, je cherchais toujours des yeux « la » marque sur le sol.
Il y en avait des centaines. Sans discontinuer.
Petit à petit les habitations autour se faisaient rares.
Puis le chemin cimenté s’est transformé en chemin de terre.
Nous avons décidé de continuer.
J’ai compris entre temps, à ton sourire gentiment moqueur, qu’il n’y avait pas de « carré Jimmy Hendrix ».
Qu’importe, la balade était douce.
Nous nous sommes enfoncés dans la nature où le chemin était devenu un sentier.
Quelques rares promeneurs, un ou deux scooters.
Au pied des cocotiers un couple âgé nous proposait d’aller nous chercher une noix de coco et de nous la découper.
De temps en temps une superbe maison.
Un homme sur sa terrasse en train de pianoter sur son ordinateur.
Décalage.
A perte de vue, les rizières.
Ce vert tendre, ces plantations en escaliers.
Des petits temples ça et là, avec leurs offrandes.
C’est comme cela que nous imaginions Bali.
Nous étions dans notre rêve, éveillés.
Quand il n’y a plus eu de sentier, après avoir longuement empli nos yeux et notre esprit de ce doux paysage, nous avons fait demi-tour.
Nous avons retrouvé les habitations.
Nous avons acheté une petite statue de Ganesh pour Brigitte dans un minuscule magasin d’antiquités.
Pour la forme nous avons marchandé le prix, mais juste un peu, parce que c’est le jeu.
Puis un restaurant nous a tendu les bras.
Un restaurant à la salle ouverte, comme la plupart des restaurants indonésiens.
Un peu surélevé, les murs tapissés de tableaux très colorés.
Un repas simple à base de riz puis de fruits.
D’autres touristes autour de nous.
Dans le calme. On ne parle pas fort à Bali.
On s’imprègne de la sérénité du moment.
Après cette délicieuse matinée, nous étions prêts pour la visite d’Ubud."


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