"C’était le premier matin où nous nous étions réveillés à Ubud.
La veille il avait
plu tout l’après-midi, la pluie avait laissé une douce fraîcheur.
Nous sommes partis
à la découverte de cette ville tant racontée.
La sérénité du
lieu nous a enveloppés.
Malgré le monde,
les chauffeurs qui proposent leurs services, rien ne transperce ce voile de
sérénité.
Juste après le
« Lotus Garden », nous avons pris l’allée à gauche, comme Michel nous
l’avait conseillé.
Dès le début de
l’allée, des carrés de 50cm de côté portent des inscriptions, des noms de
couples, des dates.
Tu m’as dit : "Michel m’a dit que Jimmy Hendrix avait laissé son nom sur un de ces
carrés".
Je ne suis pas
particulièrement fan de Jimmy Hendrix, mais je voulais quand-même voir « son
carré », et puis je pensais que d’autres personnes connues avaient pu en
faire autant.
Je regardais le
sol tout le long de ce chemin, notant mentalement les prénoms bizarres,
essayant de deviner leur nationalité, imaginant à quoi ressemblaient les couples
qui avaient tenu à immortaliser leur union, peut-être fugace, à cet endroit.
Je regardais aussi
autour, ayant le temps de m’arrêter chaque fois que tu prenais des photos.
Il y avait des
chambres d’hôtes aux cours calmes.
Des chats sans
queue, comme tous les chats indonésiens.
Des petites
boutiques minuscules.
Nous avancions, je
cherchais toujours des yeux « la » marque sur le sol.
Il y en avait des
centaines. Sans discontinuer.
Petit à petit les
habitations autour se faisaient rares.
Puis le chemin
cimenté s’est transformé en chemin de terre.
Nous avons décidé
de continuer.
J’ai compris entre
temps, à ton sourire gentiment moqueur, qu’il n’y avait pas de « carré
Jimmy Hendrix ».
Qu’importe, la
balade était douce.
Nous nous sommes
enfoncés dans la nature où le chemin était devenu un sentier.
Quelques rares
promeneurs, un ou deux scooters.
Au pied des
cocotiers un couple âgé nous proposait d’aller nous chercher une noix de coco
et de nous la découper.
De temps en temps
une superbe maison.
Un homme sur sa terrasse
en train de pianoter sur son ordinateur.
Décalage.
A perte de vue,
les rizières.
Ce vert tendre,
ces plantations en escaliers.
Des petits temples
ça et là, avec leurs offrandes.
C’est comme cela
que nous imaginions Bali.
Nous étions dans
notre rêve, éveillés.
Quand il n’y a
plus eu de sentier, après avoir longuement empli nos yeux et notre esprit de ce
doux paysage, nous avons fait demi-tour.
Nous avons
retrouvé les habitations.
Nous avons acheté
une petite statue de Ganesh pour Brigitte dans un minuscule magasin
d’antiquités.
Pour la forme nous
avons marchandé le prix, mais juste un peu, parce que c’est le jeu.
Puis un restaurant
nous a tendu les bras.
Un restaurant à la
salle ouverte, comme la plupart des restaurants indonésiens.
Un peu surélevé,
les murs tapissés de tableaux très colorés.
Un repas simple à
base de riz puis de fruits.
D’autres touristes
autour de nous.
Dans le calme. On
ne parle pas fort à Bali.
On s’imprègne de
la sérénité du moment.
Après cette
délicieuse matinée, nous étions prêts pour la visite d’Ubud."
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