Année 2004. Je suis seule dans ma vie, je partage mon appartement avec mon fils et notre minette.
Etre seule, est-ce une raison pour ne pas voyager?
Voyage organisé? Certainement pas!
Partir à la découverte de l'inconnu? Cela me tente bien.
Puis une évidence: Montréal!!
Un mois dans cette ville que je n'ai toujours fait qu'effleurer.
Mon mois de septembre de 2004, je le passerai à Montréal.
Mes moyens ne sont pas immenses: je réserve en auberge de jeunesse.
Je n'ai jamais tenté l’expérience et j'ai quand même 48 ans....
On me répond que l'âge n'est pas un problème.
Je pars avec joie et angoisse mélangées.
Un mois c'est long....
A l'auberge de jeunesse je ne suis pas la plus vieille, loin de là, même si l'ambiance est très jeune.
Tout le monde se tutoie, on se parle surtout en anglais, langue universelle, sauf quand on croise un(e) français(e) ou un(e) québécois(e).
Dortoir pour 4 filles avec une salle de bain partagée.
Je me fais mon petit coin dans cette chambre pas forcément intime.
Mes livres sur ma table de chevet, ma valise sous le lit.
Je suis la seule à m'installer pour un mois, autour de moi les filles défilent.
Seulement une française, et une québécoise de Chicoutimi.
Sinon beaucoup d'asiatiques, d'américaines, de canadiennes anglophones.
Avec certaines on discute, tant bien que mal selon la langue et l'accent, avec d'autres cela se limite à la simple politesse.
Je me souviens d'une japonaise qui squattait la salle de bain pendant une bonne heure...
Je m'habitue aux locaux qui sont ma maison pour un mois.
Un accueil très sympa et toujours à l'écoute.
Une salle télé et lecture, souvent trop bruyante.
Une salle cuisine/salle à manger. Chaque occupant à son casier dans l'armoire et dans le frigo.
Je ne suis pas de ceux qui l'auront le plus rempli, je préfère prendre mes repas, même tout simples, dans les très nombreux endroits alentours.
Et la laverie sécherie, où il faut bien passer une heure de temps en temps.
Station de métro la plus proche: Lucien L'allier, sinon la rue Ste Catherine, l'artère centrale, est à 10 mn à pieds.
Je prends tous les renseignements sur les expos, les horaires de ciné.
Tous les lundis je prends ma carte de métro/bus hebdomadaire.
Le temps est avec moi. Il fait doux. un blouson pour le soir est largement suffisant.
Il ne pleuvra qu'un jour. Je suis chanceuse.
En quelques petits jours la ville m'appartient.
J'ai repéré les endroits "qui bougent", les endroits calmes, le quartier des ciné, le "quartier latin" de là-bas.
En moins d'une semaine je suis comme un poisson dans l'eau, je suis dans ma ville.
Je profite du festival du film, je revois "Ste Marie la Mauderne" entourée de québécois qui le découvrent.
Je vois "l'histoire du Che en motocyclette" en espagnol sous-titré en anglais.
Pendant un mois je fais une cure de cinéma québécois, et de vieux films à la cinémathèque, dont celui qui m'a donné envie de partir à Lisbonne un an plus tard.
J'arpente les quartiers, tellement différents les uns des autres.
Je traîne sur le port, j'aime les ports.
Je passe des heures sur les bancs du parc Lafontaine, avec un livre, et en compagnie des écureuils, et des compagnons de bancs de passage.
Les québécois engagent très facilement la conversation, et dès qu'ils entendent l'accent français deviennent très curieux.
A Montréal, comme dans tout le reste du Québec, lorsque l'on veut boire quelque chose et que toutes les tables sont prises, on demande simplement à ceux qui sont à une table où il reste de la place si l'on peut s'y installer.
C'est naturel. Et ainsi on n'est plus seul, la discussion s'engage très vite.
C'est par ces rencontres que j'ai découvert le quartier portugais, le meilleur restaurant de "smoked meat", le meilleur fabricant de bagels.
Et que j'ai appris tellement de choses sur cette ville.
Je n'ai jamais passé une journée "seule", sans parler à quelqu'un, plus ou moins longuement.
Le québécois est assez dragueur, mais ce n'est pas toujours désagréable....
Et puis il y a les librairies Archambault, où j'ai découvert toute cette littérature québécoise qui n'est pas publiée en France.
J'en ai acheté beaucoup et me l'a suis envoyée par bateau en France, sinon l'excédent de bagages me serait revenu cher.
Quel plaisir de recevoir un mois plus tard tous ces livres!
Là les souvenirs se bousculent dans ma tête, les pancakes au sirop d'érable, la chocolaterie de la rue St Denis, l'animation de la place des Arts, le Hard Rock Café décoré sur le thème de "Lucy in the sky with diamonds".
Une journée entière au jardin botanique.
J'ai adoré ce mois, il restera gravé dans ma tête à jamais.
Depuis j'ai revu Montréal, 2 fois, avec mon amoureux.
Bon, je ne peux pas le cacher, en amoureux c'est mieux.
Mais même seul, ne jamais hésiter à partir à la découverte de cette ville magique!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire