Mon amoureux a fait un vol plané en moto et a atterri sur le capot d'une voiture avant de retomber au sol.
Il est très fort en cascades mon amoureux!
Donc, suite logique, les pompiers l'ont emmené aux urgences de l'hôpital.
Il est à peu près 18h.
Je l'y ai rejoint dès que j'ai été avertie.
Je l'ai retrouvé sur une civière au milieu d'autres, de bien d'autres.
Je ne pouvais que lui tenir la main valide et lui dire tout mon soutien.
Cette attente dans cette " salle de réception" des urgences a été très longue, et j'ai pu à loisir observer les va et vient des véhicules de secours, les personnes que l'on transfère du brancard des pompiers ou de l'ambulance à la civière recouverte du drap au sigle de l’hôpital.
Contrairement à ce que j'aurais pu craindre, n'étant heureusement pas une habituée des urgences, pas de corps en sang, mais que de corps malades, abîmés, que de cris et de gémissements.
Les urgences, c'est un peu la cour des miracles, et on relativise très vite sa condition, on est content d'aller presque bien.
Une femme totalement excitée qui ne supporte pas la moindre remarque, et qui laisse son bébé par terre pour courir après le gendarme qui l'a emmenée là.
Une autre emmenée pour "alcoolémie" d'après le commentaire laconique du pompier, et à qui l’infirmière dit: "vous êtes de nouveau là?!".
Un très vieux monsieur qui ne tient pas sur ses jambes et qui veut à tout prix descendre.
Et une très jeune fille, mineure, probablement en état de manque.
Et on attend, on attend, pas un mot, pas un signe.
Finalement, au bout de 2 heures, Philippe est emmené vers la radio et l'on me dit sèchement d'attendre dans la salle prévue à cet effet.
Des cris traversent les murs, probablement la dame au bébé.
J'attends, j'attends, chaque fois que la porte s'ouvre j'espère que c'est mon nom que l'on va prononcer.
Je finis par aller demander si je peux avoir des nouvelles.
On me laisse entrer dans les box, et je retrouve mon amoureux, toujours couché dans la même position, à qui on n'a rien fait, et qui souffre.
A côté de lui un homme qui râle et gémit.
Puis on l'emmène près de la salle de radios.
Nouvelle attente dans un couloir, au milieu d'autres malades.
Le temps écoulé entre l'entrée et la sortie de la salle de radio est très très rapide.
Puis l'interne vient: "rien de cassé". Seul commentaire.
Nous pouvons sortir. Il est 23h15...
Heureusement que je suis avec lui pour l'aider à se rhabiller, car tout seul il ne pourrait pas, et il n'y aurait personne de disponible pour l'aider.
Je suis tellement heureuse de pouvoir "le ramener à la maison" que j'en pleure.
Je n'en veux pas au personnel des urgences, ils sont si peu nombreux, si fatigués, ils ne peuvent pas faire plus ou mieux.
J'en veux à ce système qui vise à supprimer un maximum de personnel dans les services publics, dans la fonction publique hospitalière, et qui fait du service des urgences un vrai cauchemar où ne règne aucune humanité.
Et cette humanité c'est sans doute ce qui manque le plus dans ce monde de nos jours...
Il n'est pas beau ce monde!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire