Petit balayage "culturel" de ces
dernières semaines.
Car, non, je ne parlerai pas des attentats.
D'abord parce qu'on en a assez parlé, et puis
parce que je tiens à passer outre, à vivre normalement. VIVRE.
Il y a une quinzaine de jours, nous sommes
allés voir les compères La Souche et Voulzy en concert.
Je les avais vus, séparément, plusieurs fois
d'ailleurs pour Souchon.
J'ai toujours beaucoup apprécié Souchon sur
scène, ses phrases inattendues qui émaillent ses spectacles, son humour.
J'ai moins apprécié Voulzy quand je l'ai vu
seul, ses chansons sont belles, mais il n'y apportait pas grand chose de plus. Trop
réservé sans doute.
Les deux réunis, c'est savoureux, ça se
déguste.
Leur complicité si présente dans tous leurs
gestes, leurs regards.
On ne peut pas s'empêcher d'envier ce lien qui
les unit, même si l'on a des amis chers.
Etre aussi complémentaires dans le talent,
l'un aux paroles, l'autre aux musiques, tout en faisant que les chansons de
l'un et de l'autre ne se ressemblent pas, qu’elles aient chacune leur
"patte".
Voir Souchon courir comme un gamin d'un côté à
l'autre de la scène.
Les entendre se faire des blagues de potaches,
qui sont peut-être étudiées mais qui paraissent naturelles.
Et ce moment d'émotion quand Souchon chante,
seul et presque sans accompagnement: "Abderrahmane, Martin, David, et si
le ciel était vide...".
Et "Rockollection", qui n'a pas de
souvenirs sur cette chanson?
Moi c'était la piscine de Salon l'été, dans
les années 70.
Ils nous ont offert 2h30 de bonheur, ils ne
sont pas avares de leur temps.
Puis, cette semaine, l’avant première de « La
vie très privée de Monsieur Sim ».
Un film qui débute comme une comédie pure, où
l’on rit de très bon cœur.
Puis peu à peu le désarroi de Monsieur Sim s’immisce
et la comédie devient tragi-comédie.
Un film atypique qui se regarde sans ennui,
bien au contraire.
Et à la fin, dans la salle, avec nous, Michel
Leclerc, le réalisateur, et Jean-Pierre Bacri, « Monsieur Sim ».
L’une des premières questions, d’une habituée
aixoise vieillissante des avant-premières : « Vous êtes vous inspiré
de Sim, parce que vous lui ressemblez un peu ?»…
Rires dans la salle, réponse longue et bourrée
d’humour de Bacri.
Car Bacri, le sombre, le râleur, est doté d’un
humour subtil irrésistible.
Plusieurs fois il évoque « Agnès »
(Jaoui), là aussi, on sent la complicité qui les unit, même quand elle n’est
pas là.
Le film sort le 16 décembre, et il est à voir,
vraiment.
Et hier : « L’hermine », de
Christian Vincent, avec Fabrice Luchini.
La bande annonce nous faisait saliver depuis longtemps.
Le scénario est excellent.
Luchini est exceptionnel de sobriété.
Le film repose en grande partie sur ses
épaules et il en fait un plaisir.
Luchini est à mon sens un des plus grands
acteurs actuels, et même sur un plateau de télé, ou à la radio, quand il « fait
du Luchini », il est passionnant.
Sa retenue dans ce film, ses sentiments qu’il
exprime avec peu de paroles, et l’ampleur qu’il donne au film sont du grand
art.
A ne pas rater bien sur !
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