30 janv. 2016

Lettre de Paul à Virginie

Paul

                                         A                  

                                                                                Virginie

Il me semble important de remettre la totalité de notre relation en perspective.
Notre rencontre, tout d’abord, surtout ton insistance à me courir après, à me faire venir au café en face de l’UQAM…
Certes j’aurais pu, j’aurais dû faire comme d’habitude avec les élèves, décliner l’invitation. Par déontologie et surtout pour ma tranquillité.
Je suis tombé  dans le piège de ta gentillesse.
Tu as « mis le paquet » comme on dit, alors que je croyais naïvement que tu étais naturelle.
Hélène, la seule qui m’a fait une réflexion à ton sujet m’a dit : «  Tu n’as pas choisi la plus intelligente ».
Mes futurs beaux-frères m’ont dit à l’époque : « Méfie toi Paul, Virginie à toujours été un petit chef » sous entendu : difficile à supporter au quotidien.
 A Morzine tu as insisté pour que je te parle MARIAGE. Je t’ai répondu OK, dans un an, donc en mars 2000…
Finalement, ça te pressait tellement, et pour que tes parents  économisent trois sous, nous devions reprendre la place que ta sœur Mathilde laissait libre dans le « grand mariage » de 1999.
Je ne voyais pas personnellement de raison de se précipiter autant mais pour te faire plaisir,  pour vous faire plaisir, j’ai dis OK.
Un contrat de mariage ? Quelle horreur !
Moi j’avais suivi le conseil de ma mère et du notaire…tu n’étais pas contre.
Mais ta maman qui voit loin et qui pensait déjà divorce et « partage des biens » (mais de mes seuls biens !) a poussé les hauts cris et y est allée de sa larme pour faire bon poids !
Donc, j’ai dis OK, pas de contrat.
Cela faisait beaucoup.
Mais bon, j’étais sur de moi, je croyais que tu m’aimais pour moi et non pour ma position sociale, nous nous sommes mariés.
Tout allait bien entre nous.
Puis UQAM a fermé.
Océane est née. Premier vrai bonheur de ma vie.
Tes parents on commencé à te manquer de plus en plus, le baby blues ?
C’est ce que je croyais alors.
Pour te faire plaisir, j’ai acheté la maison de Saleilles (tes parents à qui j’ai demandé à ce moment là une aide financière ponctuelle et minime m’ont fermement opposé une fin de non recevoir).
La vie devait être belle au soleil.
Raté. A partir de ce moment, je ne comptais plus.
D’une bonne situation, j’étais devenu simple employé et je m’éloignais terriblement du socle sur lequel tu as installé ton père, ton modèle.
Tu croyais t’être mariée avec le clone de ton père et je n’étais que Paul, pas ton père.
Encore raté.
Ton travail te donnait la liberté de rentrer à la maison quand tu en avais envie, j’ai cru à tes obligations, j’ai dis OK.
Martin est né. Deuxième vrai bonheur de ma vie.
La liberté que je te laissais de rentrer à « pas d’heure » parce que ton travail et l’erreur de caisse t’avais retenue tard…
Erreur de caisse transformée en arrosage d’un anniversaire quand je rencontrais tes collègues la semaine suivante…
Je m’occupais des enfants quasiment tout seul la semaine.
Le dimanche, chez tes parents tu te transformais (à ma grande surprise) en mère prévenante pour ses enfants.
Les retards que tu prenais le soir se sont métamorphosés en Christophe.
Donc tu nous quittes.
Pardon, tu ME quittes et  « tu pars vivre ta vie » suivant tes propres termes, en me laissant Océane et Martin « que tu n’as jamais eu l’intention de prendre avec toi », toujours suivant tes propres termes.
J’y étais déjà habitué depuis la naissance de Martin.
Cela ne m’a pas fait un gros choc, mais plutôt un immense soulagement de ne plus avoir de « petit chef » à la maison.
Le notaire ne t’a pas attribué le « million » tant espéré par toi et tes parents.
Ta maman, très en colère, m’avait d’ailleurs dit «  Mais alors ça ne sert à rien de ne pas avoir fait de contrat de mariage !! ».
Raté à nouveau, ça ne servait à rien, sauf peut-être à m’éclairer de mieux en mieux sur le pourquoi de beaucoup de choses curieuses dans notre mariage…
Enfin, ne m’avais tu pas dit : « c’est sûr, ça sera beaucoup plus facile pour moi de refaire ma vie… » ?
Contre toute attente, j’ai rencontré Estelle malgré mes deux enfants petits.
Elle les a acceptés, dorlotés, choyés comme les siens.
Ta maman m’a reproché d’avoir « déjà remplacé sa petite Virginie » ??!!
En faisant semblant de ne pas savoir que tu m’avais déjà « remplacé » par Christophe un an (au moins !) avant notre séparation…Un comble !
Votre problème était donc celui là : je ne vivais plus tout seul, j’avais quelqu’un à mes côtés pour me soutenir, quelqu’un vivait dans la maison que tu as quittée mais dont tu voulais récupérer le maximum.
Je suis heureux avec une autre femme, qui m’apporte beaucoup de choses que je n’ai jamais trouvées auprès de toi.
Le fait qu’elle se prénomme Estelle t’importe peu.
Il vous fallait la faire partir.
Tout y est passé.
Tu as utilisé les enfants sous tous les angles.
Océane en particulier, qui aime les compliments.
Je te demanderais bien si tu te rends compte du mal que tu fais à ta fille en la faisant mentir de la sorte devant un gendarme ou un avocat mais à quoi bon ?
Je crois que ton égo a tellement besoin d’être flatté, que peu t’importe le moyen de le flatter, y compris en détruisant les enfants au passage.
Ce qu’Océane m’a dit sur toi n’est pas très glorieux et m’attriste énormément.
Ce qui se passe chez toi ne me regarde pas et ne m’intéresse pas, sauf s’il s’agit des enfants.
Nos enfants ont besoin d’un père et d’une mère.
Je me suis mis momentanément en retrait, comme tu l’as fait longtemps au début de notre séparation.
Pour ma part ça n’est pas par désintérêt vis-à-vis d’eux, je les aime toujours autant, mais parce que je crois qu’il fallait laisser retomber toute cette pression autour d’eux.
Et il faut que moi je retrouve la confiance en eux.
Si tu aimais un tant soi peu les enfants, ce qui ne me parait pas être le cas, tu n’agirais jamais de la sorte avec eux, tu ne les utiliserais pas ainsi, tu ne les ferais pas mentir pour ton intérêt.
Tu as toujours voulu casser tes jouets quand tout allait bien, mais les enfants ne sont pas des jouets.
Si tu choisis la voie qui t’emmène vers la perte de raison, ne pars pas avec les enfants dans cette voie.
Je n’attends pas de réponse, j’espère simplement que tu réfléchiras deux minutes à tes responsabilités de mère, si tu es capable de réflexion sur autre chose que TOI…

Paul.

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