Quand je l’ai vu pour la dernière fois à l’Isle sur la
Sorgue, il y a environ un an, je ne pouvais pas, je n’osais pas imaginer qu’un
jour il reviendrait sur le devant de la scène.
J’ai hésité à aller lui parler comme je le faisais chaque
fois que nous nous retrouvions à la même terrasse.
J’y suis allée avec dans la tête cette idée que ce serait
peut-être la dernière fois que je pourrais lui parler.
Lui qui avait toujours un sourire et un merci pour moi,
comme pour ceux qui allaient également lui exprimer leur gratitude, m’a
regardée d’un œil éteint, il a à peine réagi.
La peine de l’avoir vu dans cet état était plus forte que la
joie de l’avoir vu une fois de plus.
Je n’étais plus sure d’avoir envie de retourner à l’Isle sur
la Sorgue.
Et puis il a fait une apparition dans une chanson à but
caritatif, entrainé par des personnalités du show biz qui savent que Renaud attire toujours du
monde, même quand il fait peine à voir.
Il m’a été douloureux de voir que le premier chanteur
français à avoir écrit une chanson à but humanitaire (« Chanson pour l’Ethiopie »)
et à l’avoir portée sur ses épaules était maintenant quasiment portés par ceux
qui, à mon sens, voulaient profiter de sa notoriété.
Des photos ont circulé.
Puis des photos au Stade de France, au concert d’Indochine.
Puis des photos dans le cortège du 11 janvier 2015.
Des magazines les ont publiées pour leur plus grand intérêt
financier.
J’étais en colère contre eux, et, en même temps, je ne
pouvais m’empêcher de lire les articles qui les accompagnaient.
On n’est pas logique quand on aime.
Quand le bruit a circulé que Renaud allait refaire un
disque, je n’y ai pas cru.
Puis Grands Corps Malade en a parlé. Il n’est pas du genre à
dire n’importe quoi.
J’admirais déjà cet homme pour son talent et son humanité.
Maintenant j’ai envie de le remercier de toutes mes forces.
Une chanson dans l’album de Grand Corps Malade était chantée
(slamée?) par Renaud : « Ta batterie ».
Une voix mal assurée, abîmée par la clope, mais c’était lui.
Et puis, le 07 janvier 2016, au côté du grand Christophe
Alévêque, Renaud était là !
Renaud était au milieu de la foule, soutenu par son ami
Christophe.
Renaud a chanté « Mais que Marianne était jolie » avec lui.
Puis on a senti que cette foule l’effrayait un peu, cette
foule si heureuse de le revoir, de le sentir à nouveau battant.
Il y a eu des interviews, Renaud nous affirmé qu’il revenait !!
Mon téléphone a grésillé de textos.
Mon admiration pour Renaud n’est un secret pour personne.
Et puis, mardi matin, dans ma voiture, en route pour la gare
TGV, les infos de France Inter annoncent le retour de Renaud avec un premier « single »,
et j’entends un extrait de « Toujours debout ».
Je pleure. De joie.
Il est revenu, il est là.
Il est fragile, encore un peu chancelant, mais il est là.
Le soir, à l’hôtel, je me suis repassé sa chanson en boucle.
Le Phénix renait de ses cendres, comme il le dit.
Et moi je suis heureuse.
Je vais pouvoir écouter les 14 chansons qu’il a écrites pour
nous, tous ceux qui l’attendions, qui espérions sans trop d’espoir.
Nous avons tous en nous des ressources insoupçonnées.
Renaud en est la preuve vivante.
Il n’a plus cette gueule d’ange qui me faisait craquer plus
jeune, mais le regard est le même, bleu, et vif.
Merci Mr Séchan, prenez soin de vous maintenant !!!
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