L’Amitié est-elle éternelle ?
Pas toujours.
Hélas ou pas ?
Certaines amitiés se sont perdues au cours de ma
vie, volontairement, car le fil qui nous reliait n’était plus assez solide.
Je ne crois pas à la théorie de l’amitié qui se
dissout dans le temps pour des causes diverses et variées comme l’éloignement,
principal alibi, ou les occupations trop prenantes.
Quand on est amis, loin ou près, le lien ne se rompt
pas.
On peut se voir moins, distance oblige. Mais les
moyens de communications sont toujours là. Quand on ne les utilise pas c’est
que l’on ne ressent pas le besoin de les utiliser, et l’amitié se meurt, mais
était-ce vraiment de l’amitié ?
Quant à l’emploi du temps trop rempli qui fait
négliger les amis, là c’est évident pour moi : si ce n’est pas une
priorité de trouver du temps pour un(e) ami(e), c’est qu’il/elle n’en était pas
vraiment un(e).
Mon tempérament de catalane m’a fait mettre un point
final à des amitiés.
A trois.
Une qui est un des plus grands regrets de ma vie.
Ma Béa, ma presque sœur, un morceau de moi qui me
manque. Depuis 12 ans…
Et c’est moi qui, suite à des relations qu’elle
avait choisies et qui me faisaient peur pour elle, ai mis un point final à
notre superbe relation.
Ma Béa changeait, j’avais du mal à accepter la façon
dont un homme, et son entourage, la faisait évoluer.
Et je l’ai dit, brusquement, brutalement, en fermant
la porte, sur un coup de tête.
Coup de tête, saleté de coup de tête. Juste avant
mon départ d’un mois pour Montréal.
Mails échangés à travers l’Atlantique avec sa
« relation toxique », mails aux tons de plus en plus virulents.
Mais ma Béa je pensais la retrouver, plus tard,
après l’orage.
Elle ne m’a pas pardonné, et je peux le comprendre.
Je sais que je compte toujours pour elle, mais certainement pas autant qu’elle
compte pour moi…
J’ai au fond de moi la certitude que l’on se
retrouvera.
Mais quand ? Le temps est long…
Catherine : Nous n’avions pas la même notion de
l’amitié sans doute.
Et pourtant pendant 14 ans je la comptais au nom de
mes ami(e)s.
Je pense que pour elle aussi j’étais une amie, mais
avec une définition différente : « une amie c’est quelqu’un qui
m’écoute… ».
Et il m’a fallu de longues années pour m’apercevoir
qu’en fait je l’ai écoutée pendant des heures, et que quand j’avais besoin de
m’épancher elle m’écoutait peu.
L’étalage de ses malheurs récurrents m’est devenu
pénible, et là j’ai claqué la porte sans regret. Ce n’était pas la même porte
que je fermais, car celle-là je n’ai jamais ressenti le besoin de la rouvrir.
Mais cela fait tout de même bizarre de se dire que
l’on a cru partager quelque chose pendant de longues années, et que, quand on y
réfléchit, on s’aperçoit qu’il n’y a aucun manque.
Peut-être même un soulagement de ne plus avoir de
longs coups de téléphone où l’on écoute, écoute…
Dominique : Nous avons évolué différemment, et
je ne suis pas heureuse de cette fin, mais il faut quelquefois regarder les
choses en face.
Nous avons partagé beaucoup de moments, surtout
quand nous étions seules dans nos vies.
Des vacances ensemble, ses soirées ensemble. Une
superbe complicité, une totale confiance.
D’avoir chacune rencontré l’âme sœur a bouleversé
nos « habitudes », a mis de la joie et de l’équilibre dans nos vies quelquefois
un peu dissolues. Et cela nous a éloignées.
Non pas que nos amoureux respectifs ne s’entendaient
pas, mais peut-être nous ont-ils fait évoluer différemment. Et nos vacances,
nos soirées où nous partagions nos solitudes, sont devenues un souvenir.
Nous avons continué à nous voir, mais la complicité
était de moins en moins là.
Une fois de plus c’est moi qui ai pris l’initiative
de la fin de l’amitié.
Avec peine, mais avec réalisme.
Mais, si je ne pense pas que l’on se retrouve, je ne
regrette rien du temps passé ensemble.
Pour clore le chapitre des amitiés perdues, il y a
celui que j’ai pris pour un ami, que j’ai écouté, lu… Pour me rendre compte
qu’il ne se manifestait, ne m’accordait du temps que quand il était malheureux
dans sa vie. Et surtout qu’il ne parlait que de lui et ne répondait jamais à ce
qui me concernait moi.
Loïc, des amis je ne pense pas que tu en ais un
jour, car l’amitié c’est « chacun pour toi »…
Bien heureusement, si l’on perd des amis au cours de
la vie, on en gagne, et c’est formidable !
Le militantisme rapproche les gens qui se
ressemblent.
Et des nouveaux noms sont dans ma vie depuis
quelques années, ou quelques mois.
Mimi, je connais le bourreau de travail que beaucoup
connaissent, mais je connais aussi le Mimi intime, et celui-là beaucoup moins
ont la chance de le connaitre. Et cette chance je l’ai.
Un texto, un court mail, on se comprend. Et puis de
temps en temps une longue discussion.
Brigitte, nous parlons de nos luttes, mais nous
parlons de nous parce que « le courant » est passé. Ce courant qui
passe entre certaines personnes, sans doute parce qu’elles sont faites pour
s’entendre.
Quand je ne vais pas bien tu es une des premières à
te manifester, quand tu ne vas pas bien j’aimerais pouvoir te soulager.
La retraite va faire que nous nous verrons moins
dans le « boulot », et tu n’habites pas tout près.
Mais je sais que le lien restera.
Bernard, nos « tournées d’agences » nous
ont rapprochés, ont créé une belle complicité.
Et puis le courant passe bien entre mon amoureux et
toi (peut-être les dégustations de whisky…), et malgré que tu goutes aux joies
de la retraite depuis plusieurs années, le lien est là.
Agnès, ton écoute, ta compréhension, ton désir de
maintenir une cohésion au sein d’un groupe de militants un peu disparates, ont
fait que je t’ai appréciée très vite.
Ton Thierry, ton nounours d’amoureux, t’égale en
gentillesse.
Et maintenant le lundi est aussi le jour où je sais
que l’on se voit et où l’on peut partager.
Avec toi je sais que je peux tout aborder, sujets de
lutte comme sujets personnels.
Et tous les quatre je crois que l’on est bien. Et
ces moments sont précieux.
Même si tu pars « étudier » pendant une
année scolaire à 300 kms, nous échangerons toujours, et nous nous retrouverons
avec plaisir.
Et puis il y a Danièle, ma Danièle, mon écrivaine
préférée.
Dès notre premier déjeuner partagé, ta douceur et
ton écoute m’ont profondément touchée.
Et tous nos points communs aussi.
Il y a eu d’autres déjeuners, ou thés partagés. Et
l’envie de se connaitre plus, de se connaitre mieux.
La rencontre de nos deux amoureux qui s’entendent si
bien et qui font que nos restos, nos cinés, nos visites d’expos, sont des
moments privilégiés, des moments qui me manquent quand ils sont trop espacés.
Et c’est sans doute toi qui m’as boostée pour que je
me mette plus souvent devant mon clavier.
Et puis Isabelle, Fabrice, mon complice de lutte, Fred
et quelques autres, avec qui je milite, mais aussi avec qui je peux parler en
toute liberté. Ces amitiés naissantes et prometteuses.
Et bien sûr les amis de toujours, ceux que je
connais depuis le lycée et avec qui le lien ne s’est jamais rompu :
Michel, Betty, Claude, Gabrielle. Même vieux, nous serons toujours unis.
Et Christine, l’amie que je connais depuis le
collège.
Nos vies ont un peu divergé, je craignais le lien
distendu, mais non, il fallait juste prendre la peine de se retrouver, et c’est
bien agréable. Car en fait nous avons toujours beaucoup de choses en commun.
Et puis mes deux frères de cœurs et leurs compagnons
respectifs.
Daniel, Filou, vous m’êtes indispensables. Merci à
Josiane, à J-No, d’être ce que vous êtes pour eux, et pour moi.
Mes Amis, je vous aime d’Amitié.
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