15 févr. 2018

Urgences....

Urgences, 1er passage le vendredi 02 février.
Je suis immobilisée pour une fracture depuis le 23 janvier. Mon état se dégrade, je ne tiens plus sur mes jambes, le 02 février dans la soirée, je perds connaissance. Mon amoureux appelle le 15.
Une ambulance vient me chercher et m'emmène aux urgences de l'hôpital d'Aix.
J'y arrive vers 23h, j'en ressors vers 5h du matin.
Examens: une prise de sang - un électrocardiogramme - une radio des poumons.
La personne qui me triture pour une prise de sang en appelle une autre à la rescousse, j'ai l'impression que c'est la première qu'elle fait...
On me demande si je peux aller aux toilettes pour une analyse d'urine, je demande s'ils ont un fauteuil roulant: "ah non, mais sur un pied vous n'y arrivez pas?"... Je ne tiens pas sur mes jambes, encore moins sur une! Surréaliste!
J'entrevois un médecin, qui a peur de la phlébite et de l'embolie pulmonaire qui pourrait s'ensuivre. Une fois ce danger écarté on me laisse ressortir, ramenée chez moi par mon amoureux.
Je ne sais pas ce que j'ai, je ne sais pas ce que j'ai eu. Chaque parole est extirpée, les questions dérangent...

Le week-end se passe tant bien que mal, heureusement je ne suis pas seule, je ne tiens toujours pas sur mes jambes.

Urgences, 2ème passage le lundi 05 février.
Cette fois, après une nouvelle perte de connaissance, une tension à 8 et un teint cadavérique, mon médecin de famille décide de m'envoyer aux urgences de l'hôpital Nord vers 9h du matin.
L'accueil est plus humain, on me parle, on envisage ce que je pourrais avoir, on me dit les examens que l'on va devoir pratiquer.
La prise de sang révèle un taux d'hémoglobine très très bas, d'où ma faiblesse.
Le scanner du bassin (j'ai un bleu énorme du bas du dos jusqu'au genou droit) révèle que j'ai perdu environ 1l de sang, qui s'est transformé en hématome dans ma cuisse (merci les anticoagulants...).
Je comprends pourquoi depuis 3 jours j'avais des douleurs dans la cuisse que rien ne calmaient, et que j'attribuais bêtement à une sciatique...
En fait, selon où aurait été située l'hémorragie interne, je pourrais ne plus être là...
Je suis hospitalisée jusqu'au vendredi. Le manque de personnel est bien là, mais les soignants sont humains.

Je ressors vendredi, j'ai été transfusée, j'ai repris des couleurs et des forces, je vais mieux, il n'y a plus qu'à attendre la consolidation de la fracture.

Urgences, passage de maman le 12 février.
Maman a fait une chute chez elle.
Elle a actionné son bouton de télésurveillance.
La personne avertie, qui a les clefs, vient chez elle et la trouve par terre, blanche, faible.
Urgences de Salon.
Maman y rentre vers 18h.
Elle en ressort vers 8h du matin, ils ont eu l'obligeance d'appeler un VSL pour la reconduire chez elle.
Examen: aucun. Passage d'un médecin qui ne lui dit rien.
Pas une once de nourriture, une nuit sur un brancard très inconfortable pour une dame de presque 87 ans.

Heureusement qu'elle a des voisins adorables qui lui portent à manger.
Moi je suis clouée chez moi avec ma patte folle.

Aujourd'hui elle me dit qu'elle ne va pas fort, qu'elle a de la fièvre.
Je lui dis que je m'occupe d'appeler un médecin. Maman entend de plus en plus mal, et il faut maintenant être très doué pour effectuer un appel vers une plateforme médicale.
1er appel: son médecin traitant: absent pour la journée, on me conseille SOS médecins.
2ème appel: SOS médecins: après avoir tapé sur pas mal de touches, on me dit que si l'on n'est pas près de Marseille, Aix ou Gardanne, point de salut. Pas de SOS médecins en semaine du côté de Salon de Provence. On me conseille d'appeler le 15.
3ème appel: le 15: au bout de 15mn d'attente en musique je raccroche.
Je dis à maman d'attendre son aide ménagère pour faire le 15 avec elle.

Maman me rappelle. Le 15 lui a conseillé d'attendre et de rappeler demain pour une éventuelle hospitalisation si nécessaire... Aux urgences?

Que dire?
Des millions sont dépensés dans ce pays pour des opérations de prestiges, de l'argent public se gaspille honteusement, et notre système de santé est totalement défaillant, privé de personnel, donc d'humanité. Combien de personnes meurent faute de soins adaptés? On ne le saura jamais.
Je suis révoltée, je suis indignée, j'ai peur pour maman.
Mais que puis-je faire? 

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