La dernière fois il n’était pas là.
Le patron du restaurant, à qui je n’avais pu m’empêcher de
poser des questions, m’avait dit qu’il était bien à l’Isle sur la Sorgue, mais
que suite à sa chute, il ne sortait pas avec ses poignets plâtrés.
Mercredi 1er mai, mon amoureux m’a proposé d’aller
déjeuner à l’Isle sur la Sorgue. Il est gentil mon amoureux, il aime me faire
plaisir.
A 11h30, il était déjà là, à une table au premier rang de la
terrasse, avec des comparses.
Nous avons demandé à la serveuse de nous réserver une table
pour midi.
Un petit tour dans la ville, mais j’étais pressée de retourner
au restaurant. Et s’il ne faisait que passer…
A 11h50 nous étions donc installés pour boire un pot en
attendant le début du service, lui toujours là. Bon je le voyais surtout de
dos, sauf quand il tournait la tête. Des cheveux propres et brillants, des
boots neuves, une autre image que celle avec laquelle j’étais repartie la
précédente fois où je l’avais vu.
Bien sûr je suis allée le voir, le remercier une fois de plus,
lui dire que je le trouvais en meilleure forme. Ses mercis étaient sincères,
enfin, je le crois.
Le manège des gens qui passent est étonnant.
Il y a les habitués qui ne sont pas surpris de le voir.
Il y a ceux qui passent dans l’espoir de le voir et balayent
la terrasse du regard.
Il y a ceux dont le regard se pose sur lui, incrédules.
Il y a ceux qui volent des photos, et là, les personnes qui l’accompagnent
réagissent : « on ne vole pas une photo ».
La police municipale vient le saluer chaleureusement.
On sent l’affection qu’il y a pour lui, cet habitant pas tout
à fait comme les autres, cet homme de talent qui est là, toujours.
Deux hommes et deux femmes à sa table. Une femme qui m’amuse
par son « cinéma », du genre « je suis à la table de Renaud, je
fais des effets d’épaule dénudée, de cheveux qui bougent »…
La discussion parle de gens connus : Julien Clerc,
Patrick Dewaere… Il y participe peu, lui
qui les a côtoyés, appréciés je crois.
La tablée commande son
repas, et lui aussi. Pas d’alcool sur la table.
Je prends un dessert, moi qui les évite, pour faire durer le
moment, puis un café. Pas pressée de partir, mais il va falloir, la terrasse se
remplit, nous allons bientôt gêner.
Nous repartons, je suis heureuse.
Il a compté dans ma vie, il fait partie de ma vie, il a une
place très à part.
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