20 janv. 2020

Une parenthèse marocaine


Voilà presque 3 semaines que nous sommes rentrés de Marrakech !
Belle découverte pour nous qui n’avions jamais mis les pieds au Maroc.
Le Routard Maroc et la carte routière sont déjà achetés car cet aperçu nous a donné envie de connaître ce pays plus en profondeur, et de voir des endroits moins touristiques.
Pour la première fois, nous partions à l’étranger avec un autre couple. La chance a voulu que l’entente soit parfaite durant tout le séjour, ce qui nous a fait envisager, pas plus tard qu’hier soir, de renouveler cette belle expérience.
Il faut dire qu’Agnès s’adapte à tout et à un seuil de tolérance qui parait infini, quant à Thierry, son côté gros nounours quelquefois râleur, mais tellement gentil et attentionné, le rend très attachant.
Nous arrivons donc à l’aéroport de Marrakech à l’heure prévue, après avoir survolé l’Atlas enneigé.
Après un temps frisquet à Marignane, nous enlevons les vestes car la température dépasse les 20°.
Adil, chauffeur attitré du Riad, nous attend à la sortie.
C’est toujours agréable d’être attendu à l’arrivée !
Il nous emmène au cœur de la médina, où Isabelle, notre hôte, nous attend tout en raccompagnant des partants qui mettront leurs bagages à la place des nôtres dans le coffre du van d’Adil.
Nous pénétrons dans des ruelles, et la 3ème à droite est celle du Riad Badi.
L’extérieur ne laisse pas présager un si bel intérieur !
Isabelle et Christian nous accueillent avec un thé et des pâtisseries et nous donnent moult explications sur ce qu’il faut savoir sur Marrakech et ses environs. Leur disponibilité est exceptionnelle.
Nous posons nos valises, nous rafraîchissons dans nos superbes chambres Hibiscus et Safran, puis nous partons dans la médina.
D’abord accompagnés par Isabelle qui nous guide vers un bureau de change puisque nous n’avons pas un dirham en poche. Et qui nous fait donc découvrir la belle place des Ferblantiers, toute proche du Riad, puis la ruelle très très animée qui mène vers la place Jemaa El Fna.
Choc pour nous qui n’avions pas vu endroit si animé depuis longtemps ! Des rabatteurs pour les restaurants et les cahutes où l’on peut manger les spécialités locales, étals à même le sol d’artisanat et marchandises en tous genres. Vendeurs de pâtisseries, certes appétissantes, mais quand même exposées à la poussière… L’occidental est difficile… Charmeurs de serpents, petits singes, et, partout, des mobylettes, des carioles, des taxis jaunes, des policiers.
On a envie de se donner la main pour ne pas se perdre.
Un chapiteau est installé pour la venue prochaine de Maître Gimms. On nous demandera d’ailleurs si nous sommes venus pour le voir… Ben… non… on ne sait même pas ce qu’il chante (si tant est qu’il chante !).
Nous trouvons assez rapidement refuge à l’étage d’un restaurant très simple préconisé par le Routard, et mangeons nos premiers couscous et tajines, très bons.
Retour au Riad, un peu fatigués par le voyage, discussion, comme ce sera le cas tous les soirs, avec nos hôtes, qui nous éclairent sur les coutumes, qui répondent à nos nombreuses questions avec plaisir.
Le lendemain matin, après un délicieux et très copieux petit déjeuner, départ pour approfondir notre connaissance de la médina. On nous a dit « il faut s’y perdre », et nous nous y perdons. Nous arrivons dans des ruelles où il y a peu de touristes. On essaie quelquefois de nous conduire vers les épices, les tanneurs. Mais nous sommes têtus, nous voulons promener et découvrir librement.
Philippe a quand même un plan, et nous mène au musée de la photographie qui nous a été chaudement recommandé. De vieilles photos du Maroc dans une grande maison fraîche. Nous pensons à Med. Ses photos de chibanis iraient bien ici.
Du dernier étage nous avons une superbe vue sur la médina.
Nous avons soif et trouvons, au milieu de lieux improbables, un bar « branché », où nous commandons des cocktails sans alcool. L’alcool est rare dans la médina. Puis nous réalisons qu’il y a des glaçons dans nos cocktails et que l’on nous a conseillé de ne pas boire de boissons avec des glaçons. Moment de solitude. Nous buvons un peu, à la paille, du bout des lèvres. Personne n’a été malade, ouf !
Le soir, nous nous offrons quand même un vrai apéritif alcoolisé dans un des rares bars qui servent de l’alcool : le Cosybar. Très cosy et chic d’ailleurs, du haut de ces 2 étages.
Au cours de notre séjour, nous visitons les jardins Majorelle, havre de tranquillité au magnifique bleu et aux magnifiques plantes et fleurs. Seuls hics : les asiatiques se prennent en photo partout et il n’est pas facile de prendre une photo où ils ne soient pas.
Le musée Saint Laurent nous plait beaucoup aussi.
Le quartier est totalement différent de la médina, plus occidental, moins dépaysant, plus aseptisé.
Nos hôtes nous ont organisé une journée à Essaouira avec Adil comme chauffeur.
La route est belle. Quasi déserte.
Nous nous arrêtons pour la photo des chèvres dans les arganiers, même si nous savons qu’elles ne sont pas tout à fait là par hasard.
Puis dans une coopérative féminine d’argan.
On nous montre comment ses graines étaient préparées quand tout se faisait à la main et à la force du poignet.
Les produits proposés à la vente sont certainement fabriqués de façon plus moderne, mais il parait que là c’est du 100% pur. Nous faisons donc nos achats, pour nous, pour les amis.
Arrivée à Essaouira. La mer, l’Atlantique.
Adil nous indique quelques bonnes adresses et nous lâche en nous donnant un point de rendez-vous pour le retour.
La faim nous mène d’abord dans un restaurant de bord de mer, et de poissons, où l’on nous montre les poissons frais péchés que l’on peut nous cuisiner.
Nous nous régalons en regardant la plage devant nous. Quelques baigneurs, beaucoup de touristes allongés au soleil.
Puis nous allons sur le port. Agitation, odeur de sardines grillées, magie du bleu des barques.
De là nous rentrons dans la vieille ville : artisanat et boutiques, chats endormis au soleil, ruelles, plein de couleurs, plaisir des yeux.
Il nous reste le temps de manger une crêpe marocaine avant de retrouver Adil.
C’est sûr, quand nous retournerons au Maroc, nous resterons plus longtemps à Essaouira, plus calme que Marrakech, avec l’océan pour horizon.
Le retour à Marrakech sera très long : la plupart des portes d’accès à la médina sont bloquées. Beaucoup sont venus voir Maître Gimms, et le roi est en séjour dans sa résidence marrakchie.
Le lendemain une journée consacrée en partie aux achats divers, essentiellement à la maison de l’artisanat où les prix sont fixes et où l’on voit les artisans au travail.
Les chaussures que j’avais repérées dans la médina à 500 dirhams un jour et 600 le lendemain, sont là à prix fixe à 380 dirhams. J’essaye, j’achète.
Les hommes, comme deux frères, achètent la même chemise, qu’ils mettront pour le réveillon, et Agnès et moi choisissons chacune une djellaba d’été à mettre à la maison.
Agnès trouve le miroir de ses rêves, puis nous trouvons un restaurant tout près, et mangeons un couscous au 2ème étage.
Tous les bars et les restaurants sont en général en étage, donc nous montons souvent des escaliers. C’est bon pour nos mollets !
La dernière journée se passe dans l’Atlas, dans la vallée de l’Ourika où nous emmène un collègue d’Adil.
Nous traversons des villages berbères, dont un, plutôt fait pour les touristes, où nous visitons la maison berbère traditionnelle.
La vallée est superbe, la rivière Ourika coule paisiblement. Sur ses rives sont installés des bars et des restaurants littéralement les pieds dans l’eau, où l’on accède par des petits ponts, dont certains paraissent aléatoires.
En bout de vallée, Mohamed nous arrête devant le restaurant qu’il nous conseille, et pendant que nous déjeunons il se met en quête d’un guide qui doit nous emmener aux cascades qui surplombent la vallée. Nous savons, nos hôtes nous ont prévenus, que le chemin n’est pas forcément facile. Irons-nous tous les 4 jusqu’au bout ?
Hacine nous prend en charge après le repas. Il est extrêmement gentil. Nous traversons des boutiques de fortune placées sur le chemin. Un premier pont de bois sans barrière à passer : il aide les filles, les garçons se débrouillent.
Un deuxième, plus court mais plus périlleux. Même procédure… Thierry et Philippe s’entraident.
Agnès et Philippe sont des marcheurs aguerris, Thierry a un problème de tendon, et moi une cheville dont je ne suis pas encore très sûre. Nous décidons donc de faire 2 groupes : celui qui continuera avec Hacine, et celui qui prendra un thé à la menthe en les attendant.
Hacine nous trouve un petit endroit où banquettes et tapis accueillent les moins courageux comme nous. Des singes passent d’arbres en arbres au-dessus de nos têtes.
Au bout d’un moment nous voyons 3 silhouettes qui font des grands signes : ils sont là-haut, là où nous ne sommes pas allés.
Une demi-heure plus tard les voilà de retour, la descente est plus rapide.
Mon amoureux me confirme que des passages auraient été périlleux pour moi, je ne culpabilise donc pas.
Hacine prend le thé avec nous. Il a 58 ans, monte plusieurs fois dans la journée et habite un village tout près. Nous resterions volontiers encore pour discuter avec lui, qui a une vie si différente de la nôtre, mais d’autres marcheurs l’attendent. C’est son gagne-pain.
Et comme nous sommes le 31 décembre, nous avons réservé un restaurant qui propose un repas spécial réveillon. Principalement pour les touristes, la nouvelle année ne commence pas encore pour les marocains et les musulmans en général, qui en sont en l’an 1400 et des poussières.
Nous nous rendons donc au restaurant pour fêter la nouvelle année ensemble.
Excellent menu pour 290 dirhams par personne. Mais… à l’eau plate et gazeuse ! Thierry ronchonne un peu…
Deux passages de groupes musicaux avec des danseuses bien en chair pour mettre de l’ambiance. De la musique gnawouas (?), typique de ce coin du Maroc. En tous cas c’est entrainant et dépaysant.
Et à minuit c’est avec nos hôtes Isabelle et Christian que nous nous souhaitons la bonne année.
Le lendemain matin, dernier copieux petit déjeuner, puis faire la valise et partir à l’aéroport.
Une escale à Casablanca et nous voilà à Marignane, où nous remettons les vestes.
Cette parenthèse restera un beau souvenir !





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