6 août 2021

Cinq semaines de vacances

 

Peut-on vraiment dire vacances lorsqu’on ne travaille plus ?

Oui, pour moi les vacances sont des moments que l’on passe hors de chez soi, de sa région.

Cette année, comme l’année précédente, la situation sanitaire nous a dit : on reste en France.

Alors on raye le Québec, le Vietnam, et on se concocte un programme sympathique, ce que nous avons fait.

D’abord direction la Savoie. Notre petit appartement à Hauteluce, près de la station des Saisies, nous sert de camp de base.

La première semaine, il ne sera effectivement que le lieu où l’on pose et dépose les valises, puisque nous commençons par une échappée en Italie.

L’étranger, même s’il n’est pas recommandé cette année encore, nous démange quand-même.

L’Italie la plus proche et la plus attirante, c’est Courmayeur.

Nous sommes doublement vaccinés, mais depuis moins de 15 jours. Nous passons donc par la case test antigénique, que nous faisons à Chamonix.

Le résultat est négatif : à nous le tunnel du Mont Blanc !

Courmayeur : une station de ski très cotée, mais très belle aussi.

Nous posons nos affaires dans un hôtel à l’entrée de la station.

Je prépare dans mon lointain italien souvenir de lycée une belle phrase pour dire que nous avons une réservation, et l’on me répond en français, très gentiment, que, l’hôtel n’étant que peu rempli, on nous a choisi une belle chambre.

Effectivement : un très grand lit au milieu d’une grande et belle chambre, le tout donnant sur un grand balcon où les montagnes, encore blanches par endroit, servent d’écrin.

Un petit tour à Aoste, à 30 km. Jolie petite ville italienne.

Rare sont les villes italiennes qui ne me charment pas…

Les aostiens parlent presque tous autant français qu’italien.

Au retour nous mangeons une pizza dans un charmant petit village avant de rejoindre notre hôtel douillet.

Le lendemain matin nous visitons Courmayeur. C’est clinquant, propre, beau.

Les boutiques sont de luxe en général.

Nous savourons notre café (et notre verre d’eau facturé 1€) au milieu d’une proprette petite place.

Mon amoureux, attiré par la belle mécanique, remarque que les véhicules sont plutôt luxueux dans le secteur.

Retour en France, personne ne nous a demandé de prouver que nous n’étions pas porteurs du virus, alors que tous les sites consultés disent qu’il fallait une preuve pour passer la frontière.

Nous aurons au moins testé le bonheur du grand coton tige dans le nez…

Le temps de changer quelques affaires dans la valise, et nous repartons pour 3 jours à Evian où nous avons réservé un petit appartement avec vue sur le lac Léman.

La région, que nous connaissions très peu, nous ravit.

Une première soirée en terrasse à Thonon les Bains. De la musique, de l’ambiance, un beau décor, que demander de plus.

Une journée vers la Suisse côté Genève. Un monde un peu différent. Là on parle français mais on se sent plus à l’étranger.

Les vitrines, on les regarde mais on sait que l’on n’y rentrera pas. L’échelle des prix est différente.

Nous espérons que les suisses ont des salaires en rapport avec ces prix.

Le soir nous rentrons par le petit village français d’Yvoire. Très touristique, trop peut-être car toutes les boutiques ne méritent pas un arrêt, mais idéalement située au bord du lac, et très belle, riche d’histoire.

Le lendemain c’est par l’autre rive du lac que nous abordons la Suisse. Montreux, célèbre pour son festival, est animée, plaisante. Vevey : la pluie nous rejoint, nous finissons notre déjeuner au bord du lac un peu plus vite que prévu et allons jusqu’à Lausanne.

Est-ce le temps gris entrecoupé d’averses, mais Lausanne nous a déçus, nous n’y avons pas trouvé le cachet que l’on espérait.

Le soir nous retrouvons un ancien élève de mon amoureux, ils ne s’étaient pas vus depuis 20 ans.

J’appréhende toujours les nouvelles rencontres, et là je suis enchantée de la soirée. François et Philippe ont le même humour, et c’est sans doute pour cela qu’ils ont gardé un contact via les réseaux sociaux et ont eu envie de se revoir. Sa compagne est charmante. Cette soirée restera un beau souvenir.

Le lendemain nous rejoignons notre « camp de base » en sachant que l’on devra jouer à cache cache avec le tour de France qui a décidé de passer par Hauteluce ce jour-là.

Nous devons rentrer en fin de journée si nous ne voulons pas nous retrouver face à des routes barrées. Mais le temps est contre nous, froid et pluvieux, ce qui donne moins de charme aux endroits que nous traversons.

Mais le col des Aravis est toujours beau quel que soit le temps.

Pendant une semaine, nous nous posons un peu à Hauteluce.

Prendre le temps, descendre boire un café au pied de la résidence, avec mon ordinateur, car eux ont le wifi, qui n’est pas réparé dans notre appartement. Regarder mon amoureux partir à vélo, revenir tout content. Aller flâner dans les rues d’Annecy, toujours aussi belle. Aller faire un tour à Megève qui est pour nous une réserve de gens riches à l’allure décontractée très étudiée. Mettre les chaussures de marche pour aller balader à 2000m d’altitude et me rendre compte que mes jambes et mon cœur manquent d’entrainement. Manger une fondue puisque le temps s’y prête quand même un peu.

Une semaine tranquille, reposante.

Nous refaisons les valises, mon amoureux remet le vélo sur le porte vélo.

Nous partons vers l’Aveyron.

Comme cela fait pas mal de route si l’on veut éviter les grands axes sans intérêt, nous dormons une nuit au Puy en Velay.

Cette ville est belle, nous la connaissions, mais nous avions oublié tout le charme qu’elle avait.

Il est vendredi soir, il y a de l’animation, des terrasses pleines.

Les marches pour accéder à la cathédrale sont toujours aussi hautes, mais quand on les a gravies on est content de l’avoir fait. Tout est beau de là-haut !

Le lendemain, cap sur Réquista où nous allons retrouver Daniel, mon frère de cœur et notre amie Josiane.

Et, cette fois, belle surprise, Igor est là, avec sa compagne Mara.

Nous voyons d’abord son side-car russe de 1948 immatriculé en république tchèque.

Igor, que j’ai connu quand il avait 14 ou 15 ans, qui dessinait déjà avec une facilité qui forçait l’admiration, et qui, depuis, a tracé sa route à Londres, Los Angeles, Bruxelles, Berlin, Prague, en travaillant toujours pour les studios de cinéma américains.

Et qui a décidé de revenir en France, pour l’instant dans sa maison à côté de celle de son père.

Une complicité immédiate nous unit et me fait énormément plaisir.

Igor a un abord étonnant, un look particulier, mais cela lui va. Mara s’exprime surtout en anglais mais nous comprend. Ils sont plein de projets dans la musique, l’écriture, et c’est bien.

Nous quittons nos néo-ruraux préférés pour prendre la route vers mon village perdu : Ayguatebia.

Après la vallée de l’Aude un peu triste, ses villes qui ont été ouvrières et qui sont maintenant un peu mortes : Formiguères. Halte pour le pain, la boulangerie de Formiguères est connue depuis toujours.

Et, dernier tronçon, par la route du col du Jouell, qu’il vaut mieux n’emprunter que si on est un peu habitué des routes de montagnes.

Et au détour d’un virage, Ayguatebia est là, dessous. Mon cœur bat toujours aussi fort quand on y arrive.

Il fait frais, humide, mais les cousins sont là pour nous accueillir, ça réchauffe.

Cette année ils gardent leur petit fils Adam, qui fait craquer tout le monde avec son air coquin, ses câlins, sa timidité feinte qui se transforme vite en moulin à paroles.

Le mardi nous faisons les courses à Prades pour pouvoir accueillir nos amis qui arrivent le lendemain.

Prades et son marché baba-cool, toujours. Coloré, joyeux.

Puis équipement en décodeur télé, il y a longtemps que le relais et notre antenne râteau ne sont plus fonctionnels. Et maintenant que nous comptons venir bien plus souvent, il faut prévoir que les soirées d’hiver peuvent être longues.

Et achat d’une belle plancha à gaz. Les grillades c’est le plaisir de l’été. Et placée dans la cour, elle servira à la communauté des cousins.

Mercredi nos amis arrivent. Deux couples, un qui connait déjà l’endroit, qui semble l’apprécier un peu moins cette année, et cela nous laissera perplexe. Il n’est pas toujours facile de comprendre ce qui se passe dans la tête des autres, même quand ce sont des amis.

L’autre couple est ravi de découvrir l’endroit. M est très vite à l’aise dans les lieux, et le petit Adam n’aura plus d’yeux que pour elle. Il faut dire qu’elle sait y faire pour lui trouver des occupations.

GL a son matériel de course, de natation, de vélo : dimanche il fera l’Altriman, le triathlon des Angles.

Et d’ici là il prend connaissance du terrain. Reconnaissance du parcours vélo avec mon amoureux. L’un a une assistance électrique, l’autre la force de ses jambes, mais elles sont très entrainées.

Jusqu’au jour J nous sommes aux petits soins pour notre athlète qui, de plus, court en défendant la cause d’une association, « des coccinelles rouges pour Thomas », qui luttent contre les cancers pédiatriques.

Son entrainement ne l’empêche pas de nous préparer une délicieuse paella comme il en a le secret.

La plancha prouve son utilité. Et à table, l’alchimie avec les cousins se fait parfaitement.

Beau souvenir d’une journée ensoleillée pleine de rires, d’amitié.

Le samedi, le comité des fêtes du village a organisé un repas. Nous sommes une centaine sous le chapiteau pour déguster les cuisses de veau à la broche.

Les jeunes du comité des fêtes, actifs, dévoués, aux petits soins, offrent l’occasion à GL et M de parler du triathlon du lendemain et de la cause qu’ils défendent.

Si nous regagnons la maison dans l’après-midi pour digérer tranquillement, eux feront la fête jusque tard dans la nuit.

Dimanche, jour J, GL qui traverse Ayguatebia à vélo, avec les 400 autres triathlètes. Un moment d’émotion.  

Nous le rejoignons aux Angles pour le voir courir. M l’assiste depuis le matin, son angoisse est palpable. Et il franchit la ligne d’arrivée avec un classement honorable. Il est heureux, nous sommes heureux. C’est un beau moment.

Lundi matin le premier couple repart. Il nous laisse avec nos interrogations : pourquoi ils semblaient ne pas partager notre entrain et notre bonne humeur ? Nous le saurons peut-être un jour.

M et GL restent 2 jours de plus, et nous essayons de leur faire découvrir un maximum de beaux endroits. M a envie de trouver une petite maison dans le coin. Je suis heureuse de leur joie.

Le mercredi nous nous retrouvons seuls dans la maison.

Il fait beau. Balades à pied, balades en voiture. Mon amoureux reprend le vélo, mais trouve que seul c’est moins agréable.

Les cousins repartent aussi, avec Adam, le petit soleil.

Ils reviendront plus tard avec Albin et Eléa, plus grands, sages comme des images.

Au début de notre dernière semaine, nous partons 3 jours dans l’Ariège.

Mirepoix, le charme de cette ville moyenâgeuse est toujours aussi magique.

Découverte de Fanjeaux, gros bourg qui recèle des trésors. Passage par d’autres villes, un peu sinistrées, comme Lavelanet.

Foix : ses petites rues piétonnes. Son bouquiniste où mon amoureux trouve toujours des trésors, sa boutique qui sent l’encens et les années 70 où je trouve toujours un pantalon comme j’en portais à l’époque.

Et Ax les thermes le soir. La traditionnelle trempette des pieds dans le bassin d’eau chaude sulfureuse.

Le lendemain : Andorre. Entrée par le Pas de la Case, encore un peu endormi, il est tôt. Le temps est bien frais. Mais une fois passé le col d’Envalira, le soleil chauffe. Cela mérite un arrêt café dans cette belle vallée qui mérite plus que l’attrait de ses prix.

Andorre la Vieille, rues piétonnes animées, toutes les marques se succèdent, il fait beau.

Et, après quelques achats de rigueur à Sant Julia, nous quittons l’Andorre par l’Espagne.

Le douanier s’acquitte de sa tâche, mais nous n’avons pas l’air de méchants contrebandiers, nous passons avec son sourire en prime.

Retour à Ayguatebia.

L’animation revient le vendredi avec le retour des cousins et une autre maison qui s’anime aussi, une autre cousine et sa famille.

Nous voyons enfin Pierre, qui sort d’un Covid long, 8 mois d’hôpital. C’est la première fois qu’il revient dans son village de cœur. Il a gardé son humour, sa bonne humeur, mais les séquelles sont là. S’estomperont-elles à la longue ? Non, le Covid n’est pas qu’une petite grippe ! Beaucoup d’émotion en le revoyant.

Le samedi soir, veille de notre départ, nous sommes nombreux à table. La plancha a toute son utilité.

On se remémore des souvenirs. D’avoir eu les mêmes grands parents ça créé des liens entre les cousines. On parle des absents. Non, ils n’ont pas toujours tort. Belle soirée, chaleureuse et conviviale comme je les aime.

Et le dimanche matin mon amoureux range tout dans le coffre, lui sait être méthodique, moi pas.

La maison reste ouverte, comme dans une communauté, les cousins pourront l’utiliser s’ils veulent.

Et à midi nous sommes attendus à Bages. Revoir ma Gabatch, que j’ai connue à Aix et qui est revenue s’installer dans sa région.

Elle n’a pas changé, toujours aussi pétillante et vive, toujours aussi accueillante.

Après tout ça, cela fait bizarre de retrouver notre maison, nos chats. Il faut un moment pour revenir à la réalité.

Mais ce qui est génial, c’est que ce mois d’août, même si nous le passons chez nous, il nous donne plein de possibilités, il y a tellement de personnes à voir, de choses à visiter !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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