Non, je ne passe plus souvent par-là, et je m’en veux.
Mon esprit est pas mal préoccupé par maman.
Pourtant j’ai plein d’activités et je trouve que les
semaines passent à la vitesse du son.
Elles sont riches, riches d’activités, riches de moments
partagés avec des Amis, avec des camarades.
Riche en préparation de voyages, puisqu’après la Grèce (départ
début mai et itinéraire à peu près bouclé), voilà que Rome vient de s’imposer à
nous pour très bientôt, grâce à des Amis qui nous proposent de visiter la ville
éternelle avec eux.
Et ces projets me réjouissent, je les attends avec
impatience.
Mais la sérénité, je ne sais plus trop comment ça fait.
Il y a des moments de sérénité, tous les moments partagés,
avec mon amoureux ou avec tous ceux que j’aime d’amitié, d’affection ou de
camaraderie.
Mais voilà, ce sont des moments.
Et en fond il y a toujours la dernière visite à maman, la visite
à venir à maman.
Comment aurais je pu imaginer, il y a quelques petites
années, que maman deviendrait cet être complètement dépendant de moi.
Moi qui suis par moment la fille qu’elle aime et par moment
la fille qui lui impose cette souffrance.
Maman est repliée sur sa souffrance, souffrance morale qui
ne lui laisse plus voir que les côtés négatifs de la vie. Je ne sais plus
comment est son sourire, comment est son rire. Je ne connais plus que ses
larmes. Et ses questions permanentes sur ce qu’elle fait encore sur cette
terre.
Tous ceux qui sont dans mon cas (aidants de parents âgés),
et le personnel de la maison de retraite, me disent que c’est toujours la
personne la plus proche qui sert de bouc émissaire. Mais je n’ai pas été
préparée à ça. Qui est préparé à ça?
Sa mémoire s’en va à une vitesse sidérante. J’essaie de ne
plus trop m’étonner des questions surréalistes qu’elle me pose. Et quelque
part, je sais, c’est mal, mais j’aimerais que cette mémoire s’en aille
totalement, qu’elle ne revienne pas toujours sur des sujets douloureux, qu’elle
ne me demande pas si souvent des nouvelles de personnes qui ne sont plus de ce
monde, et qui me manquent aussi beaucoup.
Oui, j’ose le dire, on devrait pouvoir choisir le moment où
il faut « partir ».
Maman n’a plus aucun de plaisir à vivre…
PS: merci mon fils de m'avoir fait découvrir les vertus du CBD, dans les moments douloureux ça aide!
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