Mardi soir nous sommes allés voir Julien Clerc en concert symphonique au "Dôme" de Marseille.
Juju! L'idole de ma jeunesse!
Je crois que c'est vers 15 ou 16 ans que j'ai commencé à être fan.
Fan étant dans ce sens l'abréviation de fanatique.
Juju était pour moi le plus beau, mon idéal masculin.
Ses longues boucles brunes, son regard doux, son sourire éclatant....
Ma chambre d'ado était tapissée de posters de Juju.
Ses disques s'usaient sur ma platine d'époque.
Christine et Béatrice, mes amies de lycée, éprouvaient, je crois bien, les mêmes sentiments que moi à son égard.
Mes parents nous ont un jour emmenées le voir pour la première fois.
Tétanisée, totalement!
Il était là, en vrai, sur la scène, celui qui me faisait rêver!
A ce moment là certainement un des plus grands moments de ma vie...
Ses chansons je les connaissais par coeur, toutes, même les moins connues, celles qui faisaient les face B des 45 tours.
Les paroles d'Etienne Roda-Gil me paraissaient quelquefois un peu obscures ("poissons morts", un peu bizarre), celles de Maurice Vallet étaient plus proches de la réalité.
Ses passages télé me tétanisaient.
Qu'il parle ou qu'il chante, j'étais dans un état second.
Mon père l'appelait "la chèvre" et était souvent las de l'entendre.
Maman l'aimait bien.
J'ai rencontré Jean-Jacques, mon premier grand amour, le père de Joan.
Il n'aimait pas Julien Clerc.
Il était beaucoup plus rock, pop, les Pink Floyd et Spirit étaient sa référence.
J'ai pris goût à la musique qu'il écoutait.
Les Floyd, les Doors, les Who, Led Zep, Status Quo et d'autres sont devenus mon environnement musical le plus courant.
Mais Julien Clerc me transformait toujours en midinette.
J'allais le vois avec Christine et Béatrice, quelquefois aussi avec maman.
Nos époux respectifs passaient la soirée entre eux.
J'ai aimé la période Dabadie, David Mc Neil et Le Forestier.
J'ai aimé "ma préférence", "jaloux", "j'ai eu trente ans".
Mais ses cheveux avaient raccourci... Comme ceux de Cabrel.
Dommage.
Puis il y a eu le désamour.
il faut dire que l'arrivée de Renaud m'a fait connaître un autre sentiment musical fort. Et humain aussi, l'homme me touchant profondément.
Qui n'a jamais faibli depuis, et aujourd'hui Renaud reste "ma référence" de chanson française.
Le seul dont j'ai pu voir jusqu'à 4 fois le même spectacle en quelques semaines....
Juju s'est mis à chanter "Lily voulait aller danser", "la fille aux bas nylon".
Du commercial pur!
Un peu comme une tromperie pour moi.
L'album "Utile" nous a réconciliés.
Je suis retournée le voir sur scène.
Plusieurs fois, et je descendais encore devant la scène dès que c'était possible.
Un jour il a pris ma main, que je tendais comme les autres.
A 17 ans je ne m'en serais pas remise!
Son public, majoritairement féminin, a vieilli, comme lui.
D'accord, il ne fait pas son âge, mais "la cavalerie" est loin.
Son concert, mardi, était très beau, avec cet accompagnement symphonique, tout à fait différent.
Il a chanté de vieilles chansons: "le patineur", "c'est une andalouse", "Niagara"...
Aux premières notes, ces chansons que je n'avais plus entendues depuis des années me revenaient immédiatement en tête et j'ai chanté toutes les paroles, tout au long du concert.
Je ne suis pas descendue devant la scène.
J'ai préféré rester avec mon amoureux qui m'avait fait le plaisir de m'accompagner.
Je n'ai pas supporté les cris hystériques des femmes de mon âge qui hurlent quand il enlève sa veste, se déhanche, ou commence à entonner "femmes je vous aime".
Ridicules.
J'aime toujours Julien Clerc, ce n'est plus Juju.
J'ai presque tous ses disques, pas ceux de la période "commerciale".
Il n'égale pas, dans mon échelle de goûts, Cabrel ou Goldman, Higelin ou Bénabar. Je ne parle pas de Renaud....
Mais il reste pour moi le symbole d'une époque que je ne renierai jamais.
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