Oui je sais, cela n'a rien d'original de parler de lui en ce moment.
C'est peut-être même trop d'honneur que nous lui faisons.
Mais Depardieu c'est typiquement pour moi le mythe qui s'écroule.
Il a débuté à peu près en même temps que Patrick Dewaere, qui reste pour moi "le plus grand", et ils faisaient un beau duo qui fonctionnait à merveille, dans "les Valseuses", dans "Préparez vos mouchoirs".
Il a fait de superbes films, il était un grand acteur qui pouvait tout jouer.
Malgré sa stature imposante, même avant qu'il ne soit enrobé de graisse, il pouvait jouer des personnages falots et effacés comme des truands ou des forts en gueule.
Il était magnifique dans "Dites-lui que je l'aime" ou "Jean de Florette", émouvant. Effrayant dans "Le choix des armes". Drôle dans les comédies d'Yves Robert ("la Chèvre", "les Compères").
Puis il s'est mis à tourner beaucoup, trop.
Il s'est mis à jouer quelquefois n'importe quoi ("Mon père ce héros", "Rrrrr").
Un boulimique de travail ou d'argent?
De temps en temps un bon film, avec un rôle touchant ("Quand j'étais chanteur"), mais au milieu de tant de navets, de rôles que l'on aurait qualifiés d'alimentaires pour d'autres.
Au début on disait de lui qu'il était adorable sur les tournages, et puis son enfance misérable à Châteauroux, ses propos tendres sur ses parents, on l'aimait beaucoup.
Puis les avatars de son fils Guillaume, qui laissaient à croire qu'il manquait d'un père "repère".
Son apparition sur la scène des Césars quand sa fille Julie était récompensée. Apparition déplacée et plutôt pitoyable.
Puis les bruits sur ses placements douteux dans des pays peu fréquentables, sur ses amitiés avec d'autres gens aussi peu fréquentables.
Puis son intervention au meeting de Nicolas Sarkozy durant la campagne de 2012. Intervention déplacée d'un homme dont le corps était de plus en plus repoussant.
Et puis "l'affaire", "l'exil" fiscal.
Ses propos sans queue ni tête, ses soutiens à des personnages peu recommandables.
Son accoutrement ridicule d'invité de Mordovie.
On ne sait plus jusqu'où il peut aller dans l'absurde, presque dans la folie.
Un homme paumé, surement.
Un homme dégoûtant, au propre et au figuré, certainement.
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