17 févr. 2013

Les chanteurs et leurs fans

Qu'est-ce qu'être fan?
Qu'est-ce qu'être groupie?
Des fois je me sens un peu l'un, des fois un peu l'autre, et pourtant certains fans ou groupies m'agacent.
Certains "aiment bien" tel ou tel chanteur, certains l'aiment beaucoup, certains en sont fans.
Je ne mets pas la version au féminin à chaque fois, bien que ce soit sans doute un phénomène plus féminin, d'après ce que j'ai pu en observer, mais je pense aux deux sexes en écrivant.
J'ai été fan et groupie, de façon quelquefois totalement irrationnelle, parce que la mesure ne fait pas trop partie de mon tempérament.
Jeune (très jeune...), Julien Clerc était "mon idole".
Ma chambre était tapissée de ses posters, le voir à la télévision me mettait dans un état indéfini mais pas très normal, quand à la première fois où je l'ai vu "en vrai", en concert, je crois que je n'avais même plus la sensation d'être sur terre.
Cela a duré pas mal de temps, et si je me suis calmée, je l'ai vue longtemps avec un immense plaisir, faisant partie de ceux qui, dès que possible, se précipitent tout contre la scène et tendent la main en espérant qu'il va la toucher. Ce qui m'est arrivé une fois d'ailleurs!
Ces dernières années je suis retournée le voir en concert, et j'ai pu constater que son public vieillissait, ce qui déjà ne donne pas un coup de jeune, mais en plus j'ai été très agacée par les femmes de mon âge, voire plus âgée, qui se mettent à hurler au moindre déhanchement ou quand il commence l'intro de "femmes je vous aime".
Je crois que je vais me contenter maintenant d'écouter ses disques de temps en temps, avec une nostalgie certaine.
Puis Renaud est arrivé.
Si, gamine, je voyais surtout en Julien Clerc l'homme au charme certain, moins gamine, en Renaud j'ai tout de suite vu l'humain.
Même si j'étais très sensible au charme de sa jeunesse.
Renaud a soulevé en moi d'autres sentiments se rapprochant plus de l'affection, comme pour quelqu'un qui, finalement, fait un peu partie de ma vie.
Je manque totalement d'objectivité vis à vis de lui, je me suis toujours énervée lorsque j'entendais certains dire qu'il s'embourgeoisait.
Oui, il a mûri, comme nous tous, et, gagnant de l'argent, il a osé rouler dans des belles voitures.
Je ne vois de lui que les bons côtés, tout ce qu'il a dénoncé.
Renaud est le premier chanteur à avoir écrit pour une cause (la chanson pour l'Ethiopie en 1985), depuis ce phénomène s'est tellement galvaudé que je n'achète même plus le CD annuel des Restos du Coeur, je préfère donner directement de la nourriture à ceux qui la collectent.
Il me touche, dans ce qu'il dit, dans ce qu'il écrit.
Et quand il remercie sur scène son public, son émotion est visible. Je crois qu'il n'a jamais été blasé de son succès, il n'en a jamais profité non plus pour vendre ses places à prix prohibitif.
Et même si maintenant je sais qu'on ne le verra plus, sauf peut-être à l'Isle sur Sorgue, j'ai envie de lui dire: merci pour tout.
Et puis il y a tous ceux qui m'ont fait vibrer en concert.
Ils sont nombreux, et quand un concert est rempli de chaleur, quand l'artiste semble être heureux du bonheur qu'il donne, j'ai moi aussi envie de lui renvoyer cette chaleur, de crier, de lever les bras, de m'approcher de la scène.
Et cette semaine, quand j'ai vu Cali sur scène, quand j'ai senti la dimension humaine dans le personnage, j'avais envie de lui dire merci.
Et quand il s'est jeté dans la foule, je suis allée le toucher moi aussi.
Est-ce ridicule? 
Je ne sais pas et je m'en moque, cela m'a fait plaisir.
Alors oui, je ne sais pas être modérée et je ne changerai plus maintenant.
Merci à tous ceux qui nous ont fait du bien en chantant et à tous ceux qui le font encore.

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