10 mars 2013

La journée de la femme

Vendredi c'était "la journée de la femme" comme tous les 08 mars depuis Yvette Roudy.
Je ne cache pas un certain agacement envers cette journée...
Il y a la "journée sans tabac", la "journée sans achat", la "journée des grands-mères", et j'en passe beaucoup. 
Et au milieu de tout ça: "la journée de la femme".
Avec le cortège de banalités entendues ce jour là: "de toutes façons c'est toute l'année votre journée" (un syndicaliste CFDT), ou "la journée de l'homme c'est 364 jours par an" (une femme), etc...
Personnellement je n'ai jamais ressenti le besoin d'avoir "ma journée".
Dans mes différentes vies de couple, il n'y a jamais eu de tâches masculines ou féminines, mais toujours un partage équitable en fonction du temps ou de l'état de fatigue de chacun.
On m'a quelquefois dit: "tu as de la chance", et je réponds invariablement: "je ne vois pas les choses autrement".
L'homme qui rentre en disant "qu'est-ce qu'on mange ce soir?" n'est jamais rentré chez moi.
Mais c'est vrai que je bondis régulièrement en entendant certains propos autour de moi.
La dernière fois c'était au cours d'une assemblée de conseillers Prud'hommes, où l'on évoquait la charge de travail que représente ce mandat, et où un conseiller a cru bon de rajouter: "surtout que pour les femmes, en rentrant elles ont encore du boulot à la maison".
Dans ces cas là j'ai envie de bondir toutes griffes dehors....
Ceci dit, je suis tout à fait consciente, et même hyper consciente, que dans notre société la femme est sous-payée par rapport à l'homme (28% de moins), que dans les hautes sphères les femmes ont encore assez peu de place, et que quand l'une d'entre elles s'y glisse, on ne manque pas de citer: "la première femme ceci ou cela", voire de faire un reportage sur elle.
Dans mon entreprise, jusqu'à un certain niveau, hommes et femmes ont le même salaire pour la même fonction. 
Le problème c'est qu'au delà d'un certain niveau de responsabilité, et donc de salaire, on donne la préférence à un homme (il ne partira pas en maternité, ne s’absentera pas pour soigner son enfant...).
Mais pour cela je ne me bats pas que le 08 mars.
Et puis pour moi, les femmes à protéger, à qui consacrer du temps, ce sont celles que l'on entend le moins. Celles qui se débrouillent seules avec enfants, et celles qui sont maltraitées.
Maltraitées par un compagnon qu'elles aiment et qui les aime, mais qui ne sait pas s'exprimer autrement.
Tous les 3 jours, dans notre pays, une femme meurt sous les coups de son conjoint.
Et cette femme nous l'avons peut-être côtoyée, sans le savoir, sans rien faire.
Et ça, ça ne doit plus être un tabou, 365 jours sur 365!!!!!

1 commentaire:

  1. Oui Guylaine, c'est un combat de tous les jours : en politique, dans les entreprises ou les usines, dans les familles, dans la rue. Bravo pour ton article.

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