Notre vie est un chemin.
Une autoroute pour certains, une sente sinueuse pour d'autres.
Ma vie est un chemin.
Il y a eu des tronçons goudronnés, facilement carrossables, et puis des tronçons caillouteux.
Et il y a j'espère, devant moi, encore un long ruban de route, dont j'ignore l'état.
Ce chemin, je l'ai toujours parcouru accompagnée.
Parfois bien, parfois moins bien.
Si le chemin a souvent été pavé d'amour, plus ou moins heureux, plus ou moins intense, il a toujours été pavé d'amitié.
J'ai déjà écrit ici sur mes amis, ceux sans qui je ne conçois pas ma vie.
Mais il y a des ami(e)s qui sont resté(e)s au bord du chemin.
Ce n'est jamais gai de laisser un(e) ami(e).
Mais la vie joue quelquefois de drôles de tours.
Ève, nous étions proches et avons partagé beaucoup de moments de solitudes amoureuses ensemble.
Ciné, restos, balades.
Quand tu as divorcé tu as dormi à la maison le temps qu'il fallait pour retrouver un toit.
C'était normal pour moi.
Et puis tes recherches éperdues d'un nouvel amour, toujours vaines, t'ont aigrie.
J'ai eu l'audace de te dire de ralentir un peu, de vivre un peu plus pour ton fils que pour des amours d'un soir (étais-je vraiment la mieux placée pour donner ce genre de conseil?).
Tu ne l'as pas supporté, tu as développé envers moi une jalousie que je n'ai jamais comprise.
Ton fils et toi êtes devenus des ennemis, haineux.
Une leçon de vie, dont je me serais passée, mais au moins je sais que des gens comme toi existent.
La vie a continué sans toi, ce n'était pas bien grave.
Plus récemment Cath.
24 ans "d'amitié". De ce qui pour moi était de l'amitié pure.
J'ai passé des heures et des heures à écouter tes tourments.
Tu m'écoutais peu.
Tu te plaignais, beaucoup.
Je te plaignais car je croyais vraiment à tes malheurs.
Tu m'as exaspérée quelquefois.
Ton côté "sainte" pour certaines personnes que tu prenais d'un coup sous ton aile.
Ton côté "chieuse" avec ta fille dont il fallait respecter scrupuleusement les horaires, de bain, de repas, de coucher, et les caprices.
Des heures au téléphone à t'écouter raconter tes malheurs avec celui que tu t'étais choisi comme nouvel amour, t'éloignant de 900 kms.
Mais c'était sacré, tu étais une amie, je ne remettais pas en cause cette "classification".
Tu es venue de plus en plus souvent à la maison quand ta vie là-haut n'allait plus.
Tu te levais: tu avais mal dormi, tu avais mal ici ou ailleurs.
Tu parlais: de tes malheurs de cafetière jamais nettoyée par tes collègues enseignants.
Je commençais à m'agacer.
Jamais tu ne disais que tu allais bien.
Je t'ai laissé entrevoir que pour nous la vie n'était pas un long fleuve tranquille. Que Philippe n'avait plus ni parents ni enfants quand toi tu n'avais qu'à demander un service à tes proches pour avoir ce que tu voulais.
Sourde à ce genre de propos.
Tu t'es réinstallée à Istres.
J'étais sure que cela changerait tout.
Que l'on se verrait de façon plus légère, qu'on rirait ensemble.
Je t'ai exprimé mon désarroi face à ton attitude qui n'évoluait pas.
On en a parlé, j'ai cru que l'on repartait d'un bon pied.
Et puis, l’erreur: oser une réflexion sur ta fille.
Et te dire d’arrêter de te plaindre.
Et après une réponse encore plus pleurnicharde, j'ai dit stop!
J'ai eu mon lot, je suis prête à beaucoup pour aider ceux qui ont vraiment besoin d'aide, mais écouter toujours et toujours les mêmes litanies, non!
Stop!
Ciao, on ne s'est pas revues, et je me suis aperçue que j'étais presque soulagée, qu'en tous cas je n'avais pas de manque.
Et puis il y a Béa, ma Béa.
Ma Béa et ses loupiots.
Ma grenouille, ma soeur.
Une rencontre inattendue dans des circonstances qui mériteraient un roman.
Un coup de foudre d'affection pour toi et tes mômes, tes adorables mômes.
4 ans d'une relation presque irréelle qui a commencée par quelques mois de vie commune, le temps que tu trouves un toit pour vous 3.
Un coup d'oeil et tu savais que je n'allais pas bien.
L'inverse aussi.
L'impression d'avoir une nouvelle famille, une chaleur inconnue jusqu'alors.
Des fous-rires comme jamais je n'en avais partagé.
Tu, vous, m'avez apporté un bonheur énorme.
J'ai tout cassé pour cet homme qui t'avait subjuguée et qui ne voulait de toi que ta beauté et ton côté décoratif.
Je t'ai dit ce que je pensais de cette histoire qui te faisait du mal.
On ne s'est jamais revues et tu me manques toujours autant.
Jusqu'au bout de ma vie je garderai ce manque, et il y aura toujours une place pour toi, ma soeur.
A mes amis qui sont toujours avec moi malgré que je ne sois pas toujours un cadeau: merci d'être avec moi sur la même route.
On ne se lâchera jamais!
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