Cette année on l'a fait: 3 jours pleins au Festival Off d'Avignon!
Et 7 spectacles!
Cela fait maintenant plus de 30 ans que je connais le festival.
Déjà la première fois j'avais été impressionnée par le nombre de spectacles à voir, mais cette fois j'ai l'impression que les affiches ont été multipliées par 100 alors que les murs semblaient déjà recouverts avant.
Plus de 1 250 spectacles à voir!!!
Pas facile de faire un choix, même en éliminant d'entrée ceux de genres que l'on apprécie peu: contemporain, boulevard, etc...
Pour "optimiser" notre temps nous avions quand même pris un peu d'avance en téléchargeant le programme et en faisant une pré-sélection, surtout en notant ceux que l'on ne voulait pas rater.
Première matinée, nous allons directement à l'Office du Tourisme prendre notre carte du Off en sachant que cette fois on l'amortirait.
Puis on se pose à une terrasse à l'ombre avec l'annuaire des spectacles, aussi gros qu'un catalogue des 3 suisses.
Les distributeurs de "flyers" (je n'aime pas ce mot, mais dur d'en trouver un autre tellement celui-là est devenu courant) s'arrêtent, bonimentent ce qu'ils distribuent.
Ceux qui proposent 2 places pour le prix d'une, on évite: c'est intéressant financièrement, mais quand un spectacle est bradé c'est mauvais signe...
Un jeune homme nous parle d'un humoriste débutant qui a vaguement participé à l'émission de Ruquier, que je ne goûte pas plus que ça, mais sa façon de nous le présenter nous attire.
Aymeric Lompret ne nous a pas déçus. Il débute et il mérite un bel avenir.
Un comique nostalgique, les souvenirs d'enfance, les copains d'école, de la finesse: très bien!
Nous arpentons les ruelles pour aller réserver des places de ci de là selon notre pré-sélection et nous arrêtons aux spectacles de rue.
Le magicien qui fait participer des gamins, je suis plus épatée par la spontanéité des enfants que par les tours de magie (même si je me demande toujours comment ils font).
Les danseurs de hip-hop, d'accord on connait, mais quand même il faut le faire.
Quand aux acrobates, je retiens toujours mon souffle.
Et quand je vois des gens regarder le spectacle qui leur est offert, l'apprécier apparemment, et repartir sans donner la moindre pièce, j'ai envie de les interpeller.
Puis l'erreur de début de soirée: Gilles Détroit...
Déjà en cours de festival on l'a mis dans une salle plus petite, pas bon signe...
Normal, il fait dans la facilité, nous rejoue ses vieux sketchs qui faisaient rire au début, et joue les nouveaux, graveleux, attirant un rire qui n'est pas le mien. Lui, c'est sur, il ne nous reverra plus.
Mais le spectacle de 22h30 nous comble: Christophe Alévèque et sa compagne dans "2 000 ans de mensonges".
Bon, d'accord, je suis une inconditionnelle d'Alévèque, mais objectivement, il est, ils sont, excellents!!! S'échappant régulièrement de leur texte pour des digressions toujours fort à propos, les rires fusent, et j'en pleure de rire, ce qui ne m'arrive pas souvent. Qu'est ce que c'est bon ce rire là!
Couchés à 2h du matin, fourbus, nous mettons le réveil car le spectacle du lendemain est à 11h, qu'il faut arriver en avance, et que les navettes passent de façons irrégulière. C'est pas des vacances!
Et donc, à 11h: Chraz, un ancien de Charlie Hebdo.
De l'humour à la Charlie Hebdo, grinçant.
Une sorte de revue de presse à la Bedos, mais là c'est à la Chraz et c'est super aussi.
Un très bon moment.
En sortant, on a faim et une terrasse nous tend les bras.
Puis nous retrouvons Isabelle et sa famille pour "la nostalgie de Dieu".
Des acteurs inconnus, une mise en scène faite par l'amie de la fille d'Isabelle.
2 hommes sur scène, Dieu et un croyant. Mais un drôle de Dieu.
Je ris beaucoup, Philippe s'ennuie un peu, trouve le texte trop récité.
Le soir nous avons rendez-vous avec une des vedettes du festival: Mathieu Madénian.
Une queue immense, et un monsieur qui décide que finalement il va attendre là, devant moi, parce que la queue est trop longue. Mais il ne connait pas mon caractère catalan lui! Il ira au bout de la file, non mais!
Madénian nous connaissions peu, c'était un peu du hasard.
Et nous n'avons pas été déçus du tout: il est très bon.
Et il est humain. Il faut que je sente de l'humain chez un comique, pas seulement une machine à faire rire.
Nous le reverrons, c'est sur.
Le dernier jour nous voyons le meilleur, enfin, le plus "honorable" pourrait-on dire: Pierre Richard.
Un jeune homme de 78 ans qui nous raconte ses anecdotes de tournage, ses rencontres de cinéma: Gérard Oury, Francis Véber, Jean Carmet, Depardieu et des inconnus, des figurants, qui l'ont marqué.
On l'écouterait des heures tant sa vie a été riche de rencontres.
C'est sur, quand "la chèvre" repassera à la télé nous ne le verrons pas du même œil...
Un excellent cru ce festival.
Et nous avons raté au moins 100 chefs d'oeuvre...
Mais il faudrait beaucoup de temps, d'énergie.... et de moyens.
En tous cas nous sommes chanceux d'avoir chaque année une telle diversité pas si loin de chez nous!
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