22 janv. 2014

Militante

Militer, militants, militantisme.
Ces mots font partie de ma vie depuis que je suis adulte.
Pourtant, contrairement à la plupart des militants que je côtoie, je n'ai pas été élevée par des parents militants.
Mes parents avaient des valeurs, qu'ils défendaient. Ils aidaient leur prochain quand ils le pouvaient, mais ne se sont jamais engagés dans un mouvement quelqu'il soit.
Dès que j'ai été en âge de me faire mes propres opinions, mon opinion politique s'est révélée à l'inverse de la leur, qui eux avaient la même que mes ascendants.
Je ne pense pas que ce soit pour prendre le contre pied de leurs idées, même si, comme beaucoup de jeunes adultes, j'avais envie de marquer ma différence.
Non, je crois surtout que les valeurs que je défends sont encrées en moi.
Dès que j'ai été en âge de signer des pétitions, je me suis arrêtée aux divers stands qui en proposaient.
Je signais, ou je verbalisais mon profond désaccord avec ce que l'on proposait à la signature.
Je n'ai jamais su me taire.
Cela m'a causé des ennuis mais je sais que je ne changerai plus, et d'ailleurs je n'en ai pas envie.
Amnesty International a été mon premier engagement profond et véritable.
C'était une grande aventure car plutôt que d'intégrer un groupe existant je me suis lancée dans la création d'un groupe. Il n'y en avait pas dans ma ville.
A part mes amitiés gardées depuis le lycée, les autres amitiés sont nées dans la militance.
Un creuset qui rassemble des personnes d'horizons différents mais qui ont envie de défendre une même cause.
Des réunions à la fois très sérieuses et très conviviales.
Des actions dévorantes en énergie mais dans lesquelles on a partagé tellement de fous-rires.
Amnesty, une aventure de 20 ans.
Et puis le mouvement a évolué, moi aussi, et sans tourner le dos à Amnesty, c'est le syndicalisme qui m'a happée.
Dix ans que je milite dans la même organisation syndicale.
Dix ans que j'y trouve de la satisfaction même si quelquefois les échecs sont cuisants.
Dix ans que j'y laisse beaucoup d'énergie sans la regretter une seconde.
Je me suis engagée d'abord dans ma profession uniquement.
Des discussions passionnantes avec ceux qui étaient à côté de moi, des fous-rires et des coups de gueule.
Des tiraillement perpétuels avec les autres organisations.
L'unité est un magnifique concept en soi, mais les intérêts de chacun font que cette unité ne dure jamais.
Je n'ai jamais fait partie de ceux qui ont trahi l'unité et j'en suis fière.
Puis l'engagement interprofessionnel.
La découverte d'horizons nouveaux dans le monde du travail.
De problèmes tellement différents selon les secteurs d'activités.
Et un terrible renforcement de mes convictions!
Une équipe enthousiaste, qui ne se prend jamais au sérieux.
Des moments de réflexions, sérieux, même si on ne s'interdit pas de rire.
Des moments de lutte, tôt dans le froid, ou sous la pluie, mais on est là!
Des moments de convivialité, de partage, à nuls autres pareils.
Le repas de début d'année du bureau de l'union locale: une soirée superbe, chaleureuse, rigolarde, et sans aucun débordement.
Les vœux de l'union locale hier soir: de la tension avant, surtout pour Agnès qui devait s'y coller au micro, puis le pot de l'amitié, des discussions par petits groupes, avec ou sans rapport avec les actions en cours.
Puis débarrasser tous ensemble et dans la bonne humeur.
Militer, j'en ai besoin.
Militer dans la connivence et la bonne humeur, c'est du bonheur brut.



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