29 mars 2015

Izmir

Certes, Izmir n’est pas Istanbul, déjà de par la taille, et puis l’incendie qui a détruit la quasi-totalité de la ville en 1922 a du faire disparaître bien des merveilles.
Elle reste néanmoins une ville agréable à visiter, et son front de mer à n’en plus finir fait une belle balade.
Une ville assez occidentalisée, propre et moderne par certains côtés, avec, nous sommes en Turquie, des ruelles inattendues et très anciennes.
Première matinée : nous allons vers le marché, nous nous attendons à un « grand bazar » stambouliote en miniature. Pas du tout, des ruelles partiellement couvertes de bâches pour protéger le promeneur du soleil ou de la pluie.
Nous sommes les seuls touristes, on nous remarque, forcément.
Des échoppes sans grand charme, pas de quoi donner envie de dépenser ses sous.
Une placette avec tables et chaises sous les arbres, nous buvons un thé à la pomme, des chats autour, comme partout en Turquie.
Nous savourons l’instant puis repartons nous perdre dans les ruelles.
Nous apercevons un minaret et un vieux mur de brique. Une mosquée ancienne ?
Un turc nous propose immédiatement de nous y emmener.
Belle terrasse qui domine le marché aux poissons. Philippe rentre avec notre « nouvel ami », moi je préfère profiter de la vue.
Ils ressortent après que l’imam ait apparemment sermonné le local de faire visiter les lieux à un touriste.
Le local nous dit « come to see my boutique ?», on s’y attendait, et nous n’avons pas trop le choix.
Quelques ruelles plus loin, nous descendons quelques marches, et voyons des boutiques assez chics. Notre accompagnateur nous laisse aux mains d’un jeune turc très « commercial ».
Son baratin a du succès puisque je me laisse tenter par une montre, une des rares qui ne soit pas siglée Chanel ou Dior, j’ai erreur d’afficher des marques, et Philippe essaie une chemise « Napapijri », imitation forcément, mais originale.
On nous promet « bon prix, bon prix », je précise que je souhaite payer avec ma carte Visa.
« No problem », et nous retrouvons notre « guide » qui nous dit de le suivre.
Quelques ruelles plus loin, une placette avec plusieurs distributeurs de livres turques.
Ah mais non, je ne veux pas retirer du cash, je veux payer par carte.
Nous refaisons le chemin en sens inverse, toujours escortés. Le « commercial » a l’air surpris, mais « il va trouver une solution ». « Wait two minutes ». Une 3ème larron arrive qui parle français. Il nous demande d’attendre un moment afin que l’on trouve une machine à cartes.
J’en ai marre et nous posons le sac contenant nos achats non payés dans les bras du vendeur, nous partons, on nous hèle, on nous court après, visiblement très courroucé.
Nous quittons le marché, finalement nous avons fait des économies, j’ai déjà pas mal de montres et Philippe pas mal de chemises.
Et nous comprenons que nous sommes maintenant persona non grata dans le quartier.
Il est l’heure de déjeuner, donc nous choisissons un restaurant surtout pour son emplacement : à l’étage, sur la mer.
Difficile de se faire comprendre en anglais mais non mangeons, pas très bien, mais vu le prix on peut difficilement se plaindre.
Sus à l’Ataturk Caddesi et ses 4 km annoncés.
D’un côté des terrasses en continu, de l’autre la mer avec de temps en temps une gare maritime et des bateaux qui partent vers les autres rives du golfe.
Nous arrivons enfin, mais la balade était agréable, au quartier d’Alçankag.
Rue piétonne, belles boutiques, et quelquefois une ruelle qui part de la rue principale, avec ses maisons à avancées de bois, souvent délabrées hélas, mais qui ont du être très belles.
La fatigue est bien là, pas mal de kilomètres dans les jambes, mais nous rentrons à pied à l’hôtel, fiers de nous, au lieu de la rentrée en taxi que nous avions prévue.
A Izmir l’islam est peu présent. Dans les rues à beaux magasins, des femmes habillées à l’occidentale, des hommes style « employés de banque ». Dans les quartiers plus « middle class », la femme a généralement un foulard coloré qui cache ses cheveux et une longue robe entièrement boutonnée devant, mais qui met en valeur les belles silhouettes.
Beaucoup de magasins de robes de mariées. Très décolletées, ou de forme bustier.
Peut-être la dernière fois que la jeune fille peut s’habiller « légèrement ».
Nous dinons au Konak Pier, lieu branché avec boutiques de luxe où l’on ne se fait pas aborder, et quelques restaurants, certes un peu plus chers que ceux que l’on trouve dans la ville, mais très bons, avec un service aux petits soins, et la mer juste là.
Le lendemain, notre voiture de location arrive directement à l’hôtel, comme convenu la veille.
Une petite Opel Corsa, certes bien peu fougueuse, mais qui nous permet de partir vers Cesme, décrit comme un adorable petit port.
Un peu difficile de sortir de la ville. Le conducteur turc klaxonne beaucoup mais n’a pas l’air belliqueux du conducteur marseillais.
On double à droite, à gauche, peu importe, et les limitations de vitesse inscrites au sol ne semblent pas déranger.
La route, bien que longeant la mer, n’a rien d’extraordinaire.
Mais Cesme nous séduit immédiatement.
Là encore, nous sommes les seuls touristes, mais restaurants et boutiques de la marina sont ouverts, décorés avec goût.
De très beaux bateaux, beaucoup immatriculés aux USA.
Nous déjeunons dans un très beau restaurant, le prix restant raisonnable pour nous qui sommes habitués aux prix aixois.
Nous sommes les seuls clients et regardons la mer, les bateaux.
L’été cet endroit doit être très peuplé, à cette saison c’est un bonheur d’y flâner.
Nous allons vers la ville de Cesme, plus traditionnelle.
Des boutiques de souvenirs où nous pouvons regarder librement, quelques boutiques à la mode, et derrière, des ruelles avec petits salons de thé locaux.
Nous retournons vers Izmir en se demandant comment nous allons retrouver l’hôtel, mais en fait nous y arrivons sans problème.
Le dernier jour, sur les conseils d’un marchand de souvenirs, et après vérification dans Le Routard, nous choisissons Bergama comme destination.
Belle route bien entretenue, mais chape de pollution au dessus de nous.
Rien de passionnant sur la route, des usines, beaucoup de maisons ou d’immeubles en construction. Sans plan d’urbanisme à priori.
A l’entrée de Bergama, une boutique d’onyx.
Nous nous y arrêtons, nous sommes seuls sur le grand parking.
Dès l’entrée nous comprenons que c’est un arrêt pour autocars de touristes.
Nous sommes accueillis chaleureusement, toutes les lumières s’allument, on nous offre un thé.
Certes, les objets en onyx, à priori fabriqués sur place, sont beaux. Mais nous n’avions pas l’intention d’en acheter, c’est lourd et encombrant.
Une autre salle contiguë, avec des bijoux, un grand choix de bijoux essentiellement en argent et pierres semi-précieuses.
J’aimerais trouver un bracelet fin avec le fameux œil turc porte bonheur.
Je n’arriverai jamais à faire comprendre à la dame des lieux ce que je veux, tant pis.
Vu le temps passé, l’électricité et le thé que nous avons consommés, nous partons avec une petite assiette murale à 10€.
Droit vers le vieux Bergama.
Un « otopark » avec petite guitoune. On nous indique une place entre une Renault12, encore très en vogue ici, et une vieille Fiat, sans doute la marque la plus répandue en Turquie.
Le temps s’est arrêté il y a un siècle environ.
Déjeuner à la terrasse d’une petit café-restaurant où nous commandons d’après les photos affichées, l’anglais n’étant pas parlé.
Deux tartines aux légumes passées au grille pain.
La vieille ville, d’abord assez commerçante, avec des vitrines exposant des vêtements et des chaussures que l’on imaginait plus à la vente depuis longtemps.
Des petits cafés avec petites tables en extérieurs, des hommes qui palabrent.
Nous nous enfonçons dans les ruelles.
Là il est clair que nous sommes les occidentaux du jour.
Tout le monde nous salue.
Les gamins demandent à être pris en photo et sont rayonnants quand on leur montre le résultat.
Des chats qui promènent nonchalamment ou qui dorment.
Des façades qui ont du être belles, avec de beaux détails de porte, mais délabrées, plusieurs couches de peinture visibles.
Une vie totalement en dehors du temps. Nous sommes ailleurs, vraiment.
Voila, notre courte escapade turque s’achève, mais que ce dépaysement a été délicieux.
Les turcs sont toujours aussi gentils, serviables.
L’aéroport d’Izmir est beau et propre, celui d’Istanbul, où nous faisons escale, aussi.
Arrivée à Marseille, à l’aérogare « low cost » : du béton, des escaliers en ferraille à trous.
Au contrôle des passeports c’est tout juste si on ne nous siffle pas pour que nous arrivions plus vite. Pas de sourire.
Bienvenue à Marseille….



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