Certes, Izmir n’est pas Istanbul, déjà de par la taille, et
puis l’incendie qui a détruit la quasi-totalité de la ville en 1922 a du faire disparaître bien
des merveilles.
Elle reste néanmoins une ville agréable à visiter, et son
front de mer à n’en plus finir fait une belle balade.
Une ville assez occidentalisée, propre et moderne par
certains côtés, avec, nous sommes en Turquie, des ruelles inattendues et très
anciennes.
Première matinée : nous allons vers le marché, nous
nous attendons à un « grand bazar » stambouliote en miniature. Pas du
tout, des ruelles partiellement couvertes de bâches pour protéger le promeneur
du soleil ou de la pluie.
Nous sommes les seuls touristes, on nous remarque,
forcément.
Des échoppes sans grand charme, pas de quoi donner envie de
dépenser ses sous.
Une placette avec tables et chaises sous les arbres, nous
buvons un thé à la pomme, des chats autour, comme partout en Turquie.
Nous savourons l’instant puis repartons nous perdre dans les
ruelles.
Nous apercevons un minaret et un vieux mur de brique. Une
mosquée ancienne ?
Un turc nous propose immédiatement de nous y emmener.
Belle terrasse qui domine le marché aux poissons. Philippe
rentre avec notre « nouvel ami », moi je préfère profiter de la vue.
Ils ressortent après que l’imam ait apparemment sermonné le
local de faire visiter les lieux à un touriste.
Le local nous dit « come to see my boutique ?», on
s’y attendait, et nous n’avons pas trop le choix.
Quelques ruelles plus loin, nous descendons quelques
marches, et voyons des boutiques assez chics. Notre accompagnateur nous laisse
aux mains d’un jeune turc très « commercial ».
Son baratin a du succès puisque je me laisse tenter par une
montre, une des rares qui ne soit pas siglée Chanel ou Dior, j’ai erreur
d’afficher des marques, et Philippe essaie une chemise « Napapijri »,
imitation forcément, mais originale.
On nous promet « bon prix, bon prix », je précise
que je souhaite payer avec ma carte Visa.
« No problem », et nous retrouvons notre
« guide » qui nous dit de le suivre.
Quelques ruelles plus loin, une placette avec plusieurs
distributeurs de livres turques.
Ah mais non, je ne veux pas retirer du cash, je veux payer
par carte.
Nous refaisons le chemin en sens inverse, toujours escortés.
Le « commercial » a l’air surpris, mais « il va trouver une
solution ». « Wait two minutes ». Une 3ème larron
arrive qui parle français. Il nous demande d’attendre un moment afin que l’on
trouve une machine à cartes.
J’en ai marre et nous posons le sac contenant nos achats non
payés dans les bras du vendeur, nous partons, on nous hèle, on nous court
après, visiblement très courroucé.
Nous quittons le marché, finalement nous avons fait des
économies, j’ai déjà pas mal de montres et Philippe pas mal de chemises.
Et nous comprenons que nous sommes maintenant persona non
grata dans le quartier.
Il est l’heure de déjeuner, donc nous choisissons un
restaurant surtout pour son emplacement : à l’étage, sur la mer.
Difficile de se faire comprendre en anglais mais non
mangeons, pas très bien, mais vu le prix on peut difficilement se plaindre.
Sus à l’Ataturk Caddesi et ses 4 km annoncés.
D’un côté des terrasses en continu, de l’autre la mer avec
de temps en temps une gare maritime et des bateaux qui partent vers les autres
rives du golfe.
Nous arrivons enfin, mais la balade était agréable, au
quartier d’Alçankag.
Rue piétonne, belles boutiques, et quelquefois une ruelle
qui part de la rue principale, avec ses maisons à avancées de bois, souvent
délabrées hélas, mais qui ont du être très belles.
La fatigue est bien là, pas mal de kilomètres dans les
jambes, mais nous rentrons à pied à l’hôtel, fiers de nous, au lieu de la
rentrée en taxi que nous avions prévue.
A Izmir l’islam est peu présent. Dans les rues à beaux
magasins, des femmes habillées à l’occidentale, des hommes style « employés
de banque ». Dans les quartiers plus « middle class », la femme
a généralement un foulard coloré qui cache ses cheveux et une longue robe
entièrement boutonnée devant, mais qui met en valeur les belles silhouettes.
Beaucoup de magasins de robes de mariées. Très décolletées,
ou de forme bustier.
Peut-être la dernière fois que la jeune fille peut s’habiller
« légèrement ».
Nous dinons au Konak Pier, lieu branché avec boutiques de
luxe où l’on ne se fait pas aborder, et quelques restaurants, certes un peu
plus chers que ceux que l’on trouve dans la ville, mais très bons, avec un
service aux petits soins, et la mer juste là.
Le lendemain, notre voiture de location arrive directement à
l’hôtel, comme convenu la veille.
Une petite Opel Corsa, certes bien peu fougueuse, mais qui
nous permet de partir vers Cesme, décrit comme un adorable petit port.
Un peu difficile de sortir de la ville. Le conducteur turc
klaxonne beaucoup mais n’a pas l’air belliqueux du conducteur marseillais.
On double à droite, à gauche, peu importe, et les
limitations de vitesse inscrites au sol ne semblent pas déranger.
La route, bien que longeant la mer, n’a rien d’extraordinaire.
Mais Cesme nous séduit immédiatement.
Là encore, nous sommes les seuls touristes, mais restaurants
et boutiques de la marina sont ouverts, décorés avec goût.
De très beaux bateaux, beaucoup immatriculés aux USA.
Nous déjeunons dans un très beau restaurant, le prix restant
raisonnable pour nous qui sommes habitués aux prix aixois.
Nous sommes les seuls clients et regardons la mer, les
bateaux.
L’été cet endroit doit être très peuplé, à cette saison c’est
un bonheur d’y flâner.
Nous allons vers la ville de Cesme, plus traditionnelle.
Des boutiques de souvenirs où nous pouvons regarder
librement, quelques boutiques à la mode, et derrière, des ruelles avec petits
salons de thé locaux.
Nous retournons vers Izmir en se demandant comment nous
allons retrouver l’hôtel, mais en fait nous y arrivons sans problème.
Le dernier jour, sur les conseils d’un marchand de
souvenirs, et après vérification dans Le Routard, nous choisissons Bergama
comme destination.
Belle route bien entretenue, mais chape de pollution au
dessus de nous.
Rien de passionnant sur la route, des usines, beaucoup de
maisons ou d’immeubles en construction. Sans plan d’urbanisme à priori.
A l’entrée de Bergama, une boutique d’onyx.
Nous nous y arrêtons, nous sommes seuls sur le grand
parking.
Dès l’entrée nous comprenons que c’est un arrêt pour
autocars de touristes.
Nous sommes accueillis chaleureusement, toutes les lumières
s’allument, on nous offre un thé.
Certes, les objets en onyx, à priori fabriqués sur place,
sont beaux. Mais nous n’avions pas l’intention d’en acheter, c’est lourd et
encombrant.
Une autre salle contiguë, avec des bijoux, un grand choix de
bijoux essentiellement en argent et pierres semi-précieuses.
J’aimerais trouver un bracelet fin avec le fameux œil turc
porte bonheur.
Je n’arriverai jamais à faire comprendre à la dame des lieux
ce que je veux, tant pis.
Vu le temps passé, l’électricité et le thé que nous avons
consommés, nous partons avec une petite assiette murale à 10€.
Droit vers le vieux Bergama.
Un « otopark » avec petite guitoune. On nous
indique une place entre une Renault12, encore très en vogue ici, et une vieille
Fiat, sans doute la marque la plus répandue en Turquie.
Le temps s’est arrêté il y a un siècle environ.
Déjeuner à la terrasse d’une petit café-restaurant où nous
commandons d’après les photos affichées, l’anglais n’étant pas parlé.
Deux tartines aux légumes passées au grille pain.
La vieille ville, d’abord assez commerçante, avec des
vitrines exposant des vêtements et des chaussures que l’on imaginait plus à la
vente depuis longtemps.
Des petits cafés avec petites tables en extérieurs, des
hommes qui palabrent.
Nous nous enfonçons dans les ruelles.
Là il est clair que nous sommes les occidentaux du jour.
Tout le monde nous salue.
Les gamins demandent à être pris en photo et sont rayonnants
quand on leur montre le résultat.
Des chats qui promènent nonchalamment ou qui dorment.
Des façades qui ont du être belles, avec de beaux détails de
porte, mais délabrées, plusieurs couches de peinture visibles.
Une vie totalement en dehors du temps. Nous sommes ailleurs,
vraiment.
Voila, notre courte escapade turque s’achève, mais que ce
dépaysement a été délicieux.
Les turcs sont toujours aussi gentils, serviables.
L’aéroport d’Izmir est beau et propre, celui d’Istanbul, où
nous faisons escale, aussi.
Arrivée à Marseille, à l’aérogare « low cost » :
du béton, des escaliers en ferraille à trous.
Au contrôle des passeports c’est tout juste si on ne nous
siffle pas pour que nous arrivions plus vite. Pas de sourire.
Bienvenue à Marseille….
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