13 mars 2015

Je t'aime

J’ai eu la chance d’en entendre des « je t’aime », des sincères, des profonds, des lâchés dans un moment incontrôlé.
Et aujourd’hui j’ai la chance de l’entendre, plusieurs fois par jours, de le lire sur des textos, au milieu d’une liste de courses ou d’autres supports incongrus.
J’ai la chance d’y répondre du plus sincère de mon être : « moi aussi », et d’avoir envie de l’entendre et d’y répondre jusqu’à la fin de nos vies.
Mon premier « je t’aime », je l’ai lu à 16 ans, sur une lettre envoyée d’Angleterre par un flirt qui était parti en voyage. Je n’en revenais pas, mais me sentais à peine concernée. Sur le courrier suivant il m’annonçait qu’il avait rencontré une charmante anglaise.
Puis il y a eu le « je t’aime » du père de Joan, de mon premier grand amour donc, prononcé doucement, au creux de mon oreille, alors que nous étions assis sur la banquette du bistrot où nous avions nos habitudes. Celui-là m’a chamboulée totalement. En rentrant chez mes parents j’avais envie de crier à toute la population salonaise : « il m’a dit qu’il m’aimait ! ». Et je crois bien que je n’ai pas pu me retenir de le dire à maman.
Il avait mis du temps, quelques mois, pour me le dire, mais à partir de ce jour il me l’a dit très souvent.
Il y a eu le « je t’aime » de Loïc, mon amour fou, si intense et si court, ma folie de 16 ans mon cadet, qui, quelques jours après notre première rencontre, me l’a soufflé au téléphone avant de raccrocher, un peu comme s’il y avait mis tout son courage, lui qui était d’une timidité quasi maladive. Il reste quelque part, dans un tout petit coin de ma mémoire, comme le symbole de cette période un peu incontrôlée, un peu incontrôlable. Ces mots à peine soufflés m’avaient fait tellement de bien, m’avaient tellement redonné cette confiance en moi que je croyais perdue.
Il y a eu le « je t’aime » que j’ai dit moi à mon bel écossais et qui le lendemain nous a plongé dans une grande discussion. Non, ce n’était pas de l’amour, nous avions besoin l’un de l’autre à ce moment-là.
Il y a eu les « je t’aime » du crapaud, de l’erreur qui a croisé ma vie pendant quelques mois. Je crois bien qu’une fois il l’a dit en toute sincérité, sans calcul, mais moi je savais que je ne l’aimais pas, que j’avais juste besoin d’une présence momentanée.
Il y a eu les « je t’aime » de Pascal, que j’ai partagés tout en sachant qu’il ne serait pas l’homme de la 2ème partie de ma vie alors que lui voyait son avenir avec moi. Ils étaient sincères de part et d’autres, mais nous étions si éloignés par nos idées, par la façon d’envisager la vie. Ils ont embelli des voyages au Québec ou en Irlande qui restent dans ma mémoire comme de beaux souvenirs. Les seuls que je veux garder de lui.
Depuis 10 ans, le même homme me dit qu’il m’aime, il me le prouve tous les jours, il est la chance que la vie m’a redonnée.
Mon amoureux, je t’aime.
Et puis, tout à l’heure, mon Filou, mon petit frère de cœur, me l’a écrit, un « je t’aime » rempli d’une affection sans borne qui m’a entourée d’une douce chaleur.
Et il m’arrive de le dire à mon fils avant de raccrocher le téléphone, ou quand il me prend dans ses bras, parce que c’est la personne que j’aime le plus au monde.


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