11 déc. 2016

Costeplane

Costeplane, dernier séjour.
J’y ai passé mes vacances d’enfant, j’y ai aidé mes grands-parents dans les champs, gardé les moutons avec ma grand-mère, trait les chèvres dont le lait était si bon et si crémeux.
Le confort de la maison natale de maman et de mes oncles était sommaire, mais à l’époque ces conditions étaient courantes à la campagne, et on s’y faisait très bien.
Mes grands-parents sont décédés depuis 35 ans, usés par une vie de labeur. Etre paysan à la montagne, cela forge le caractère et raccourcit l’espérance de vie.
Maman, après les décès et le partage, a hérité d’une partie de la maison familiale.
Avec papa, ils en ont fait faire un agréable petit appartement. Avec du confort !
Un petit repaire de tranquillité, de calme, à deux heures de chez nous.
Joan n’a connu que cette partie-là de la maison. Il y est venu tout petit, avec nous, avec ses grands-parents. Il y a encore fait des courts séjours, adulte. Il arpente les chemins déserts et lit dans les endroits de montagne ensoleillés.
La partie principale de la maison a été vendue, revendue, et vendue à nouveau à un couple qui en a fait des chambres d’hôtes toutes plus agréables les unes que les autres.
Et notre coin de maison, nous allons nous en séparer, mais en sachant qu’on le laisse à un couple de copains amoureux de cet endroit.
Alors il faut débarrasser tout ce qui a été accumulé pendant un siècle, faire le tri de ce qui a une valeur sentimentale, ce qui a une valeur marchande, et ce qui n’a aucune valeur.
Faire le tri dans ces outils fabriqués et utilisés par mon grand-père, chargés de mémoire.
Pas facile.
Un petit bout de nous qui s’en va, mais qui va être aimé, restauré, chouchouté.

Ainsi va la vie.

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