« Maintenant j’ai l’impression que c’est toi ma maman »,
m’a dit ma maman en me souriant, vendredi matin, alors que nous prenions des
renseignements dans une association d’aide à domicile.
Depuis cette phrase tourne dans ma tête.
Voilà arrivé le moment où le sens des choses s’inverse.
Maintenant maman compte sur moi pour ses rendez-vous
médicaux, pour sa vie de tous les jours, pour son avenir.
Suis-je assez forte pour devenir la maman de ma maman ?
Je n’ai pas le choix, c’est mon rôle, celui qu’elle me donne
et que je prends.
Maman a conscience qu’elle n’a plus la force qu’elle avait,
la tête qu’elle avait, qu’elle est dépendante de ses proches, même si elle est
toujours autonome dans la vie courante.
Maman a admis que la solitude n’était plus son amie, qu’elle
devait être entourée.
Moi qui ai toujours redouté le moment où maman ne pourrait
plus rester seule et où l’on serait obligé de la « placer » (quelle
horrible expression), c’est elle qui est en demande d’assistance, qui est prête
pour un avenir différent, plus sécurisé et plus sécurisant.
Elle parle de son déménagement, de ce qu’elle voudra
emporter avec elle, elle est ravie de se dire qu’elle n’aura plus à se préparer
de repas, qu’elle côtoiera du monde.
Son petit-fils qui l’aime tant et moi allons tout mettre en œuvre
pour trouver l’endroit où elle sera bien, où nous pourrons lui rendre visite
souvent, et où elle ne sera plus seule.
Cela arrive au moment où je suis à la retraite, où je peux
prendre plus de temps pour moi, comme si la vie faisait bien les choses.
Alors les semaines à venir vont être chargées, en démarches,
en paperasses, en déménagement.
Bien que fille unique, je sais que suis épaulée par Joan et
par mon amoureux, et que cela m’aidera énormément. Que des moments qui
pourraient tristes pourront être gais grâce à eux, grâce au fait que l’on soit
ensemble.
Ainsi va la vie. Maman décline, je me sens encore la force
de l’assumer, même si je suis quelquefois déroutée par des propos un peu
incohérents, même si quelquefois mon manque de patience me culpabilise.
Un jour Joan devra m’assumer, et j’espère que je serai aussi
facile à vivre que maman.
Même remarque même comportement, quand j'ai avec Maman je lui faisais parlé de sa vie, son enfance, sa vie avec mon père ....etc....etc
RépondreSupprimerJusqu'au bout elle a eu une bonne mémoire et ta Maman même si la maladie est de plus en plus présente aura toujours son vécu en tête. Courage mon amie c'est une période difficile mais avec tellement de joie aussi.....et si tu veux j' ai une bonne oreille pour la bavarde que je suis. Bises