2 déc. 2018

Une journée chargée, et Renaud...


Hier, comme nous l’avions prévu, nous sommes allés à Marseille.
Pour plusieurs raisons :
-          Un rassemblement à l’appel de notre syndicat,
-          Des amis qui dédicaçaient leur livre dans le cadre des 75 ans du journal « La Marseillaise »,
-          Le concert de Bénabar au Dôme, prévu de longue date.
Nous partons en fin de matinée, le temps est clément, il y a longtemps que nous n’avons pas déjeuné à Marseille.
Une crêperie nous tend les bras, nous l’avions déjà testée, et elle n’a pas démérité.
Puis nous rejoignons le lieu du rassemblement, nous y retrouvons Danièle, Marie-Laure, Francis, et j’y  vois aussi les camarades que je ne salue plus, le culturiste et d’autres.
Après une prise de parole nous rejoignons le cortège de défense des mal-logés de Marseille que nous retrouvons sur la Canebière.
Danièle y retrouve Julie, et c’est à quatre que nous continuons notre avancée.
Julie nous dit que la semaine précédente le même cortège a été mal reçu devant la mairie de Marseille. Nous ne sommes pas téméraires, nous commençons à fatiguer : nous optons pour une brasserie sur le Vieux Port.
Bien installés, nous discutons de choses et d’autres, nos jambes apprécient le repos, et nous avions soif aussi.
Julie nous dit qu’elle sent une odeur de brûlé. Effectivement, il commence à y avoir du mouvement sur le Vieux Port ! Les forces de l’ordre ont chargé devant la mairie, et les manifestants se rabattent là. Les grenades lacrymogènes fusent et les bruits nous font comprendre que la violence fait rage.
Nous pensons rester dans la brasserie jusqu’à ce que cela se calme, mais on nous fait sortir pour fermer les lieux.
Foulard sur le visage, nous sortons, dans cette atmosphère enfumée et peu engageante.
Nous allons vers La Marseillaise, à deux pas heureusement.
Nous y retrouvons Med et Léo, présences rassurantes. Ils nous dédicacent leur dernière publication pour mon archéologue préféré.
Je fais le tour des stands et repars avec quatre ouvrages. Je ne sais pas résister aux livres…
Descente dans le parking où nous attend sagement la 208. Nous angoissons sur la possibilité de sortir en voiture, l’endroit étant circonscrit par les policiers et les manifestants.
Nous sortirons finalement sans encombre et le GPS nous guidera vers le Dôme où nous allons voir le concert de Bénabar.
Une fois un peu éloignés, et rassurés, j’envoie quelques textos pour avoir des nouvelles des copains et pour rassurer mon fils qui nous savait à Marseille.
Danièle, Julie, Marie-Laure sont hors de danger.
Du côté du Dôme c’est bien plus calme.
Nous avons un peu de temps pour manger un kébab avant le concert.
Puis, après plusieurs fouilles, passage de portique, etc… nous rejoignons nos places réservés.
Contents d’être là !
Derrière nous, des chaises vides.
Quelques minutes avant l’heure de début du concert, mon amoureux me dit : « il y a Renaud ». Je pense qu’il y a juste quelqu’un qui lui ressemble…
Et c’est bien Renaud, accompagné de trois personnes, qui vient s’asseoir juste derrière nous, derrière moi !
C’est tellement inattendu. Mon cœur bat la chamade.
Je me retourne et lui demande si je peux lui serrer la main.
Il me tend sa main en souriant, et sa poigne est ferme.
Je le remercie, comme je l’ai fait plusieurs fois déjà à l’Isle sur la Sorgue. Il sourit, ne dit rien, mais son sourire est éloquent.
Bénabar arrive, toujours bondissant, il fait le show, le fait bien, plaisante.
Je l’apprécie, comme toujours, mais là c’est différent, Renaud est derrière moi. Par moment son genou est contre mon épaule, et je me dis « c’est le genou de Renaud ». Oui, j’ai 62 ans, mais là j’en ai 16.
Il applaudit souvent, vers la fin il se lèvera pour la standing ovation.
Un peu avant la fin il allume une cigarette et en tire quelques bouffées avant de l’éteindre. A côté de moi une personne semble ne pas apprécier, et je lui dis : « c’est déjà tellement bien qu’il soit là », et elle acquiesce.
Je ne peux m’empêcher de me retourner discrètement de temps en temps pour l’entr’apercevoir.
Il s’est déplacé pour voir un chanteur. Il s’intéresse donc toujours à ce qu’il se passe dans le monde musical.
Il part avec ses trois amis dès que la lumière se rallume. Le regard bienveillant que le public autour de lui porte sur lui fait chaud au cœur.
Certes, il n’est plus celui qu’il a été. Justement je m’étais arrêtée devant sa photo, parmi toutes les photos accrochées dans le hall de ceux qui ont chanté ici. Il était jeune, avec ce physique et ce sourire qui me faisaient craquer. Il a changé. Mais il était là ce soir.
Je suis heureuse.





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