Vendredi, mon amoureux m’a dit que j’étais romantique.
Non pas romantique au sens où on l’entend le plus souvent: aimer les attentions, les mots doux, etc… Bien que romantique en ce sens là je
le suis aussi.
Non, romantique dans une notion plus profonde de ce mot,
romantique par ce que l’on espère quelquefois en retour.
C’était après une conversation téléphonique avec un camarade,
auprès duquel je m’épanchais sur le fait que l’union syndicale locale où j’avais
donné du temps, tout à fait de mon plein gré, m’avait totalement oubliée à la
suite d’un différent dans un domaine bien précis.
C’est la deuxième fois que cela m’arrive, et je n’ai toujours
pas tiré les leçons qui devraient s’imposer à moi.
A Aix, déjà, après des années de militantisme dans une
ambiance conviviale, lorsque l’équipe a changé, j’ai osé dire, et écrire, ma
déception, mon désaccord. Cela n’a pas plus, j’ai claqué la porte. Et le venin
a coulé, mais jamais en me regardant dans les yeux.
A Gardanne, où j’étais ravie de retrouver une équipe
sympathique, j’ai encore une fois exprimé mon désaccord sur le fonctionnement
des instances. Cela n’a pas plus. Je n’ai pas claqué la porte cette fois, j’ai
juste dit que je prenais des distances. Et je me suis rendu compte que dès que
l’on n’était plus là, corvéable à merci, on n’existait plus.
Et ces épisodes, que je devrais prendre pour ce qu’ils sont :
des reflets de la société, à savoir, quand on est utile on est sollicité, quand
on n’est plus utile on est oublié, pour moi ils sont durs à avaler.
Et c’est pour cela que mon amoureux m’a dit que j’étais trop
romantique. Que je donnais, peut-être trop quelquefois, mais que je ne devais
rien attendre en retour.
Cela ne me dégoute pas du militantisme, mais je sais maintenant
que je ne dois militer qu’avec des gens qui, comme moi, ne militent pas pour
leur intérêt personnel, ne militent pas juste pour ne pas avoir à aller au boulot,
et pour, finalement, être des « militants de carrière ».
J’ai toujours milité, je suis passée de l’humanitaire au
syndicalisme, et je ne regrette rien, et je n’imagine pas arrêter tant que j’aurais
la capacité de le faire. Mais maintenant je sais avec qui je milite. Avec ceux
qui ont le même but que moi : essayer de faire bouger les lignes, sans en
tirer un profit personnel.
Et ceux-là je les remercie du fond du cœur, nous avons des
valeurs communes qui font que nous passons ensemble de très bons moments,
quelquefois en toute légèreté et sans but militant. Mais des moments qui font
chaud à l’âme.
Et cela m’a amenée à réfléchir sur ce « romantisme »
en général.
Ce romantisme qui a fait que des relations se sont rompues
avec des gens que je pensais des amis. Des gens pour qui j’aurais fait ce qu’eux
n’ont pas fait. Qui n’ont pas tenu la promesse de se déplacer pour un moment
prévu ensemble, parce que, finalement, c’était un peu plus long, un peu plus
cher. Qui sont venus se servir dans la maison de maman puis qui ont disparu. Et
qui, pour finir, me font passer pour la méchante, parce que j’ai eu le malheur
d’attendre trop d’eux, et de leur dire, quelle audace !
Je resterai romantique car l’amitié m’a apporté tellement de
bonheurs, où tellement de réconfort quand j’en ai eu besoin, que je peux
oublier ces déceptions.
Dan, Filou, Dom, Betty, Chris, Dany, Christophe, Lili, Manue, Guylo,
Agnès, Thierry, Fafa, Med, Mimi, je crois que vous êtes des romantiques comme
moi. Je vous sais aussi sensibles que moi. Et grâce à vous ces épisodes
pénibles s’effacent.
Merci
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