22 juin 2021

Quand je m'amuse à rallier les militants de papier

 

Je ne peux résister au plaisir de revoir à ma façon le « discours » d’un éminent secrétaire général d’union locale. Celui qui m’a dégoutée du syndicalisme intéressé. Intéressé par la volonté d'en faire son activité permanente, ce qui est quand même plus agréable que d’aller tous les jours au turbin et laisse du temps pour les séances de sport.

Je précise que j’ai les valeurs de ce syndicat profondément ancrées en moi, mais que jamais je ne m’en suis servi pour échapper à mon travail. Celui qui me rémunérait, mal, justement parce que j’étais syndicaliste.

Je me suis juste amusée, là, à reproduire une partie du rapport d’un militant de papier, un de ceux qui donnent aux salariés une si mauvaise image du syndicalisme. Mais qui se prennent très au sérieux !


Je me questionne: l'UD a t'elle les valeurs de défense des salariés ou est-elle restée engluée dans l'URSS des années 50 et l'admiration béate de Fidel? Ne serait-pas un combat d'arrière garde qui continue à se mener quand il faudrait se tourner vers l'avenir pour capter l'attention des salariés qui entrent dans ce monde du travail dénué d'humanité et tourné vers "l'optimisation"?

 

 

 

 

Rapport de François X – Membre du Bureau de l'UD XXX 13

au Bureau de l'UD du 21 juin 2021

 

 

Chers camarades

 

Au préalable, concernant les résultats des élections départementales et régionales qui nous préoccupent tous et toutes, nous y reviendrons plus tard dans le rapport avec la proposition d’une déclaration de l’UD entre les deux tours des élections. Donc, au préalable, nous y reviendrons plus tard : cherchez l’erreur.

 

D’abord, je propose une minute de silence pour Roland AUDIBERT qui est décédé ce week-end, victime d’une longue et douloureuse maladie. De nos jours on n’ose toujours pas prononcer le mot cancer ? Ou c’est pour parodier les journalistes télé ?

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade Roland Audibert, un camarade, un militant, un combattant nous a quittés. Cela serait quand même intéressant de citer quelles ont été les luttes menées par ce camarade au lieu de faire comme s’il était universellement connu. Et cela serait une marque de respect pour sa mémoire et sa famille.

Nous adressons toutes nos sincères condoléances à sa famille, amis et camarades.

 

Je passerai vite sur l’international, c’est vrai, il se passe quoi à l’international finalement ? Pas grand-chose, des broutilles, quelques affrontements, quelques famines, quelques peuples déplacés, mais tout cela n’est pas bien grave, à l’exception de l’assassinat du militant syndical italien Adil BELAKHDIM, dans la région de Novara, au nord-ouest de l'Italie, lors d'un piquet de grève dans un centre logistique. Adil BELAKHDIM a été écrasé par un chauffeur de camion qui tentait de briser la grève. Il a été tué en luttant pour ses droits et pour ceux des travailleurs. Cet acte odieux révèle le niveau de violence du camp d’en face, attisant la haine, brisant les grèves, essayant d’empêcher les travailleurs d’exercer leur droit de grève et criminalisant les piquets de grève. Les syndicats italiens ont immédiatement répondu à la violence des employeurs par un arrêt de travail de deux heures dans toute l'Italie.

 

ü En France

Le président de la République, lui, a entamé sa campagne de l’élection présidentielle. Il le fait sur les deniers de l’État en faisant croire qu’il se met à l’écoute des gens. Ça alors, un militant serait-il trop bête pour s’en rendre compte tout seul ?

 

Il y a quelques jours il a accordé un très long entretien à un magazine pour parler de «sa France». Pas un mot des françaises et des Français, tiens, les Français ont droit à une majuscule eux…celles et ceux qui n’ont que de petits salaires ou des retraites de misère pour vivre, celles et ceux qui triment dès le petit matin, sans un mot ni un sou de reconnaissance. Tiens, Zola est passé par là…

Il évite d’aborder ces sujets parce qu’il prépare, au nom de l’après crise et du remboursement de la « dette », une cure d’austérité.

Tout ceci est déjà en réflexion dans les cerveaux formatés et les ordinateurs tout aussi inhumains des cabinets ministériels.


 

Bla, bla, bla, on va épargner au lecteur trop de phrases pré-formatées. Mais la culture a quand même été évoquée, aussi étonnant que cela puisse paraître pour quelqu’un qui ne voulait même pas entendre parler d’une bibliothèque au sein de son union locale (ciel, il existe des livres autres que sur la muscu ?!)

 

 

            - Concernant le 12 juin à Marseille, au vu des enjeux de la période « de la période » étant la locution de loin la plus employée au sein des « instances », et donc répétée par tous ceux qui veulent en être, avec la montée de la haine et du racisme, on peut affirmer que le cortège XXX n’était pas à la hauteur. Ben alors, ils font quoi les "têtes pensantes" du 4ème ? Il y a même des syndiqués qui n’étaient pas au courant de la manifestation, preuve que nos organisations ne prennent pas assez en compte cette problématique, tiens, un semblant de remise en cause, comme quoi, tout peut arriver, les manifs le samedi n’expliquent pas tout.

 

           

            - Le 17 juin, les Cheminots étaient en grève également devant la direction régionale pour s’opposer à la casse du service public ferroviaire à travers notamment de l’ouverture à la concurrence des TER.

 

            - Activités portuaires et réparation navale ont été vendredi 18 juin en grève par rapport à la reconnaissance de l’exposition à l’amiante.

 

           

           

            - Centrale de Gardanne : après la victoire au tribunal de Cergy, les camarades multiplient les rencontres et initiatives afin de mettre en route la SCIC.

Le 11 juin, invité par le « pacte de territoire » à Charpak à Gardanne, le sous-préfet s’est vu dans l’obligation de reconnaitre que le projet présenté par les camarades « est le plus abouti qu’on lui a présenté à ce jour ».

Mardi 15 juin, ils ont envahi les locaux de la Métropole qui s’était engagée pour la SCIC, le lendemain, le maire de Meyreuil (chargé de l’industrie à la métropole) les reçoit et demande un délai pour examiner le projet SCIC et s’engage à écrire au gouvernement afin d’obtenir un délai supplémentaire pour trouver des solutions et sauvegarder l’emploi.

Mercredi également, ils ont rencontré EDF qui confirme la faisabilité des projets même si l’entreprise n’est pas intéressée par la totalité des projets.

Tiens, on ne rappelle pas les propos du vénéré secrétaire général qui voulait faire de la bataille de la Centrale un « nouveau Vietnam » ?

 

Cela donne des éléments de confiance, même si les camarades ne sont pas dupes et restent prudents quant aux effets d’annonces. Les camarades vont prochainement rencontrer la ville de Marseille, les banques ainsi que la Région (sauf si c’est Mariani). Une initiative départementale est prévue début juillet (collage, tractage, souscription).

            - Action CAF le 29 juin en grève en intersyndicale très large sur les conditions de travail et rémunérations

 

           

Tiens, ce brillant orateur oublie d’annoncer la « fête » qui se tiendra en septembre, où tout le monde est prié d’échauffer ses genoux pour pouvoir s’agenouiller devant grand gourou secrétaire général, pendant qu’il boira ses pastis. Cette fête où ceux qui envisagent de terminer leur carrière sans remettre les pieds au boulot (au quoi ?!?), et qui visent une bonne place au sein de la gouvernance de l’UD, se rendront en courant, voire en rampant s’il le faut. Ils seront largement repris en photos sur les réseaux sociaux.

Et là, entre soi, on pourra discuter de comment renverser le national, puisque dans le 13 « on est les plus forts ».

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