21 avr. 2025

Vacances

 

Comme tous les ans à peu près à la même époque, nous sommes dans les préparatifs du « long voyage » de l’année.

Depuis quelques années ils sont moins lointains car je n’étais pas assez sereine pour partir loin, l’état de santé de maman me faisait toujours craindre l’obligation d’un retour rapide. En fait, l’Europe était notre frontière. Bon, d’accord, le Labrador n’est pas en Europe, mais ce voyage là il fallait l’attraper au vol.

Depuis quelques années, lors des semaines précédant le départ, c’était « l’organisation de mon absence » pour maman.

L’an dernier c’était moins compliqué. Etant en maison de retraite, je savais qu’il y avait toujours du personnel médical autour d’elle, et qu’ils pouvaient prendre en charge les soins d’urgences et leur suivi. Je demandais simplement à une association (Petit fils) de venir voir maman plus souvent que le reste de l’année.

J’ai le souvenir de la mise en place de l’assistance, en faisant appel à des personnes de confiance qui pouvaient prendre des rendez-vous, l’accompagner, bref, pourvoir à tout ce que je faisais le reste du temps. Avec préparation de feuilles de renseignements pour toutes les personnes susceptibles d’intervenir auprès de maman.

Et malgré tout cela, je ne me souviens plus de la dernière fois où je suis partie en toute sérénité. Et pourtant j’avais une mère compréhensive qui acceptait, avant de loger en résidence sénior, de passer un mois en maison de retraite pendant notre absence.

Cette fois, la destination nous l’avons choisie assez proche, maman était encore de ce monde.

Depuis maman est partie. Je pars triste mais sereine.

Bon, pour que ce ne soit pas trop facile quand même, je développe une belle otite à moins d’une semaine du départ. Ça doit être pour compenser… Mais, malgré le jour férié, j’ai trouvé le médecin miracle qui m’a donné de quoi la soigner.

Donc, cette fois, pas d’organisation à mettre en place.

Comme chaque fois, je donne à mon fils le déroulé de nos étapes. Les infos sont quelquefois alarmantes sur ce qu’il peut se passer dans tel ou tel endroit, et je veux lui éviter tout souci inutile.

Et, bien sûr, demander aux amis simianais de venir nourrir nos chats ! Chats qui trouvent que l’on part un peu trop souvent !

Et, sans doute parce que j’ai l’esprit plus léger, je ne réalise pas que la semaine prochaine nous serons en train d’arpenter les quartiers, les ruelles de Lisbonne, de l’admirer en circulant dans le fameux 28, de boire notre café accompagné d’un pasteis. Et puis de prendre notre voiture de location pour aller vers l’Algarve, vers Séville, vers Salamanque, vers Porto, vers Coimbra, en prenant le temps de revoir tout ce que l’on avait entrevu trop rapidement il y a plus de dix ans, en comptant sur une douce température favorisant les balades et les découvertes.

Et je me dis que cette année encore, malgré l’âge qui avance, nous avons cette curiosité de la découverte. Que cette curiosité, et la forme qui va avec, nous l’aurons encore pour de nombreuses années. Il y a tant d’endroits que nous n’avons pas encore vus, tant d’endroits que nous avons vus et où l’on rêve de retourner (Istanbul la belle, tu nous manques).

Et ces voyages, j’ai la chance de les faire avec l’homme que j’aime et qui avance au même rythme que moi. Qui ne fait pas la course aux musées, qui apprécie les moments de flâneries dans des quartiers sympathiques, qui ne fixe pas de timing inflexible, qui est prêt à changer le plan de la journée si on est vraiment bien quelque part.

Sur ce, ma valise, qu’une fois de plus je me promets de faire la plus légère possible, ne va pas se faire seule, et je vais donc la préparer tranquillement.

 

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